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Formes graves de la Covid : un processus de mort cellulaire programmée observé dans 60% des cas

Dans une majorité des cas de Covid sévère, on observe une diminution du niveau normal des lymphocytes dans le sang. Ces cellules immunitaires seraient détruites par un processus de mort programmée déjà observé dans le développement des infections opportunes chez les patients atteints du SIDA.

Formes graves de la Covid : un processus de mort cellulaire programmée observé dans 60% des cas Dr_Microbe/iStock




L'ESSENTIEL
  • L'apoptose un le processus qui déclenche l'autodestruction des cellules pour éviter leur prolifération
  • C'est ce mécanisme qui expliquerait la diminution des cellules immunitaires dans le sang chez les patients atteints de Covid grave

Le processus de mort cellulaire programmée pourrait être en cause dans les formes graves de la Covid-19 en entraînant une diminution du nombre des lymphocytes -cellules qui sont la clé de voûte du système immunitaire- circulant dans le sang. C'est ce que montre une étude réalisée par des chercheurs de l'INSERM publiée récemment dans la revue Celle Death & Differentiation.

Selon ces travaux réalisés d'avril à juin 2020 à partir d'échantillons sanguins de patients hospitalisés pour Covid sévère et dont certains avaient été placés en soins intensifs, 60% d'entre-eux présentaient un déficit important de ces lymphocytes T CD4. Et c'est en partant de recherches faits dans le domaine du SIDA -maladie dans laquelle le faible nombre de ces lymphocytes est un marqueur de mauvais pronostic- que les scientifiques ont découvert le mécanisme responsable : l'apoptose.

Un signal génétiquement programmé d'autodestruction des cellules 

L'apoptose, c'est un processus de mort cellulaire programmée, c'est à dire un signal génétiquement programmé nécessaire à la survie de l'organisme et envoyé pour que les cellules s'autodétruisent afin d'éviter leur prolifération. Le dysfonctionnement de ce processus qui est censé accompagner le renouvellent cellulaire constant est constaté dans deux situations bien connues : le cancer et le SIDA.

Dans le cancer, c'est le blocage de ce mécanisme qui est en cause en empêchant la mort et l'élimination des cellules qui se multiplient en dépit des malformations génétiques qui marquent ce qui devrait être leur fin de vie. Et dans le SIDA, parallèlement au rôle actif du virus VIH, c'est, à l'inverse, le déclenchement de l'apoptose intempestif des lymphocytes qui empêche le système immunitaire de défendre l'organisme contre les maladies ou infections opportunes.

Des recherches dans le domaine du VIH montrent comment bloquer ce processus 

C'est donc un phénomène très comparable qui se produirait chez certains patients infectés par le SARS-CoV-2 et donnant les formes sévères de la Covid-19. Mais cette proximité avec ce qui a été observé dans le SIDA pourrait faciliter les travaux menés pour bloquer ce processus de mort cellulaire programmée : c'est en effet en s'appuyant sur des recherches menées dans le domaine du VIH sur des modèles animaux que l'on pourrait y parvenir. Ces recherches ont montré que l'administration de molécules appelées inhibiteurs de captase parvient à stopper l'apoptose des lymphocytes T et à rétablir leur nombre normal dans le sang. "L'idée est de mettre en place des essais cliniques de phase 1 pour tester la sécurité de ces inhibiteurs de captase chez l'homme", précise Jérôme Estaquier, chercheur de l'équipe de l'INSERM.

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