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Prévention

Syndrome du bébé secoué : le gouvernement lance une campagne choc pour sensibiliser

Dès ce lundi 17 janvier, les internautes pourront découvrir une campagne de prévention contre le syndrome du bébé secoué. Une maltraitance qui occasionne chez les petites victimes de graves séquelles neurologiques, voire la mort dans 1 cas sur 10.

Syndrome du bébé secoué : le gouvernement lance une campagne choc pour sensibiliser fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Environ 200 bébés par an sont victimes du syndrome du bébé secoué. 75 % survivent mais garderont de graves séquelles neurologiques.
  • 1 bébé secoué sur 10 décède de cette forme de maltraitance infantile perpétrée par l'adulte qui en a la charge.
  • C'est pour mieux sensibiliser les parents et les professionnels de la petite enfance que le ministère des Solidarités et de la Santé lance ce 17 janvier une campagne de prévention sur Internet.

C’est une campagne glaçante, qui marquera à coup sûr les jeunes parents et leur entourage. Lancée ce lundi 17 janvier à l’initiative du secrétariat d’État en charge de l’enfance et des familles, elle montre en plan fixe un babyphone, d’où s’échappent les pleurs d’un bébé et la voix de son père "J’en ai marre, tu me pourris la vie ! Tu crois que j’ai que ça à foutre, moi ? Que c’est toi qui vas décider de ma vie ?", hurle l’homme. Quelques secondes plus tard, le bébé se tait, et le message de prévention apparaît : "Chaque jour en France, 1 bébé est victime du syndrome du bébé secoué. Dans 1 cas sur 10, il va mourir. S’il survit, il gardera de graves séquelles."

Environ 200 bébés secoués chaque année

S’inscrivant dans le cadre du dispositif des "1 000 premiers jours", cette campagne vise à sensibiliser les jeunes parents, mais aussi les professionnels et les institutions de santé au syndrome du bébé secoué. Perpétré volontairement par des adultes (parents, famille, assistante maternelle…), le syndrome du bébé secoué (SBS) est une forme de maltraitance infantile très grave, qui désigne un traumatisme crânien non accidentel, entraînant des lésions du cerveau.

"On pourrait parler de syndrome de la tête secouée, explique au HuffPost le Dr Anne Laurent-Vannier, ancienne cheffe du pôle de rééducation de l’enfant aux hôpitaux de Saint-Maurice (Val-de-Marne). Ces secousses provoquent une hémorragie en nappe autour du cerveau. À un stade de plus, il peut y avoir des pauses voire un arrêt respiratoire, et donc un manque d’oxygène et des lésions cérébrales irréversibles."

Ce drame survient lorsqu’on secoue violemment un bébé ou un jeune enfant. Le plus souvent, c’est la personne qui s’en occupe qui le secoue, le plus souvent car elle est exaspérée par ses pleurs. Les enfants de moins de 6 mois sont les plus touchés par cette forme de maltraitance, qui concernait en moyenne 200 enfants par an, estime l’association "Stop Bébé Secoué". Mais ces chiffres sont sans doute sous-évalués, car tous les cas ne sont pas déclarés aux autorités médicales. Le ministère des Solidarités et de la Santé estime lui à "plusieurs centaines de cas chaque année", avec un pic d’incidence entre 2 et 4 mois. "La plupart du temps le bébé à moins de 1 an, et dans deux tiers des cas moins de 6 mois", précise l’association.

Un acte de maltraitance infantile

L’objectif de cette campagne de prévention est bien de sensibiliser les familles, mais aussi de "positionner le syndrome du bébé secoué comme étant un acte de maltraitance perpétré par un adulte violent, et seul responsable". "Les secousses sont des gestes d’une extrême violence, qui n’ont rien à voir avec un geste maladroit de la vie quotidienne ni avec le jeu comme lancer un enfant en l’air, assure le Dr Laurent-Vannier. Secouer n’est pas jouer, jouer n’est pas secouer. Le jeu est nécessaire au bon développement de l’enfant."

Si secouer un bébé est si dangereux, c’est parce que le secouement occasion des lésions cérébrales, oculaires et de la moelle épinière profonde. Sous l’effet des secousses, la tête du bébé se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne. Des vaisseaux sanguins cérébraux peuvent alors être arrachés, le tissu cérébral être écrase et le tissus cérébral ou médullaire cisaillé.

Si 75 % des bébés survivent aux secouements, les lésions cérébrales qu’ils occasionnent peuvent être responsables d’un retard du développement psychomoteur ou de handicaps moteurs, mais aussi de troubles cognitifs, de crises épileptiques, de troubles du comportement, d’un déficit visuel ou auditif.

Quand suspecter un syndrome du bébé secoué ?

Les symptômes apparaissent juste après le secouement. En cas de somnolence inhabituelle ou de troubles de la conscience, d’une rigidité du corps ou au contraire d’une perte de tonus, de mouvement anomaux ou convulsions, d’une difficulté à respirer ou de pauses respiratoires, il faut contacter d’urgence les secours médicaux afin d’administrer des soins précoces. Ces derniers peuvent diminuer le risque de séquelles neurologiques.

D’autres symptômes, en apparence moins graves, doivent aussi alerter : une diminution de l'appétit, un refus de manger ou des vomissements sans raison apparente, une perte des sourires ou des babillages, un moins bon contact, une extrême irritabilité, des pleurs inhabituel, et enfin de troubles oculaires.

Si vous avez besoin d’aide pour faire face aux pleurs de votre bébé, deux numéros verts sont à votre disposition :

- Allô enfance en danger au 119, qui est un numéro d’urgence joignable 24h/24 et 7 jours/7.

- Allô Parents Bébé de l’association Enfance et Partage au 0 800 00 34 56. Cette ligne d’aide et d’écoute est disponible du lundi au vendredi de 10h à 13h et de 14h à 18h.

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