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Traitement

Un implant cérébral personnalisé pour traiter la dépression

Un implant cérébral a permis, pour la première fois, de soigner une femme souffrant de dépression sévère.

Un implant cérébral personnalisé pour traiter la dépression peterschreiber.media/iStock




L'ESSENTIEL
  • Les chercheurs ont d'abord enregistré des signaux électriques cérébraux afin d’établir un modèle d’activité propre au patient.
  • Ensuite, ils ont implanté deux électrodes qui envoient des signaux éléctriques dès qu'ils détectent un schéma spécifique d’activité cérébrale.
  • Un an après le début du traitement, la patiente se sent mieux et les chercheurs vont désormais tester le dispositif sur 11 nouvelles personnes.

C’est un traitement peu ordinaire mais aux promesses réjouissantes. Pour la première fois, une femme atteinte d’une dépression sévère a été traitée avec succès à l’aide d’un implant cérébral. Rapporté le 4 octobre dans la revue Nature Medicine, son cas montre l’efficacité du dispositif qui doit être testé sur une plus grande cohorte de patients avant de pouvoir être utilisé à plus grande échelle.

Un implant personnalisé

L’implant cérébral est conçu pour réguler certaines ondes cérébrales. Pour ce faire, le mécanisme nécessite l’implantation d’électrodes profondément dans le cerveau. Cela implique deux interventions chirurgicales invasives ainsi que plusieurs jours d’enregistrement des signaux électriques cérébraux afin d’établir un modèle d’activité propre à chaque individu. La lourdeur du dispositif fait qu’il reste pour l’instant proposé qu’à un nombre limité de personnes souffrant de dépression sévère. “Ces résultats permettent d’espérer qu’un traitement personnalisé et basé sur des biomarqueurs pour les troubles psychiatriques, dont nous avons tant besoin, est possible”, a souligné Katherine Scangos qui a participé au projet. 

L’implant envoie une stimulation cérébrale uniquement en cas de besoin, c’est-à-dire lorsqu’il détecte un schéma spécifique d’activité cérébrale. Pour ce faire, en amont, les chercheurs ont enregistré l’activité électrique de dix parties différentes du cerveau de la patiente pendant qu’elle faisait état de son humeur. Ces enregistrements ont permis d’identifier un modèle caractéristique d’activité au travers des ondes cérébrales gamma présents dans ses amygdales qui s’activent lorsque ses symptômes dépressifs se trouvent à leur paroxysme.

La dépression, un lointain cauchemar

Pour Sarah, la patiente soignée par l’implant cérébral, le traitement a confirmé son efficacité un an après sa mise en place. “Tout est devenu plus facile, a-t-elle rapporté alors qu’elle souffrait, avant l’opération, de pensées suicidaires plusieurs fois par heure. Lorsque j’ai reçu la stimulation pour la première fois, j’ai ressenti la sensation la plus intense de joie et ma dépression n’a été qu’un lointain cauchemar pendant un instant.” Cette sensation est apparue lorsque l’implant a été activé dans une autre région du cerveau, appelée capsule ventrale/striatum ventral droit (VC/VS). Une région déjà identifiée comme impliquée dans la dépression.

Pour fonctionner, les chercheurs ont placé deux électrodes permanentes connectées de sorte que celle située dans le VC/VS ne se déclenche que lorsque l’autre détecte des ondes gamma dans l’amygdale. Elles s’activent environ 300 fois par jour pendant 6 secondes, et ont été réglée à une intensité plus faible, afin que Sarah ne la remarque pas.

L’efficacité de ce dispositif a conduit les chercheurs à l’utiliser sur 11 autres personnes. Malgré les résultats positifs sur Sarah, il se peut que les implants ne soient pas aussi efficaces chez chacun des patients. “Il est possible que les circuits cérébraux de chacun impliqués dans l’humeur soient légèrement différents”, a concédé Keyoumars Ashkan du King’s College Hospital de Londres.

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