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QUESTION D'ACTU

Manque d'oxygène

80 millions de personnes vivent à plus de 2 500 m d’altitude : ce que les «yétis» peuvent nous apprendre sur la santé

Cette nouvelle estimation, réalisée par des chercheurs canadiens, permet de mieux comprendre l’impact de cette vie en haute altitude sur la santé. 

80 millions de personnes vivent à plus de 2 500 m d’altitude : ce que les \ RNMitra/istock




L'ESSENTIEL
  • L'effet le plus marquant de la vie en haute altitude est la plus faible pression de l'air qui réduit la pénétration de l'oxygène dans l'organisme
  • Le recensement des personnes vivant au-dessus de 2 500 mètres va permettre de mieux analyser pourquoi ces populations parviennent à vivre en bonne santé dans cet environnement particulier

Vivre au sommet des montagnes, là où l’oxygène se fait plus rare : cette réalité concerne plus de 80 millions de personnes sur la planète. Des scientifiques de l’université de Colombie britannique ont réalisé cette nouvelle estimation. "Le nombre de personnes vivant à cette hauteur a souvent varié, indiquent-ils dans un communiqué. C’est en partie parce que la définition d’une haute altitude n’est pas clairement définie." Dans leurs travaux, ils considèrent qu’une altitude de 2 500 mètres au-dessus du niveau de la mer est considérée comme élevée. S’ils avaient choisi 1 500 mètres, 500 millions de personnes auraient été incluses dans l’estimation des populations vivant à haute altitude. 

Des effets multiples sur notre santé 

Les chercheurs ont réalisé cette étude pour pouvoir observer les conséquences de l’altitude sur notre santé. "Pour comprendre les effets de la vie à haute altitude sur la physiologie humaine, sur son adaptation, sur la santé et les maladies, il est impératif de savoir combien de personnes vivent à haute altitude et où", indique l’un des auteurs de cette recherche, Dr Joshua Tremblay. Plus nous sommes en hauteur, en comparaison au niveau de la mer, plus la pression de l’air diminue, et cela rend difficile la pénétration de l’oxygène dans notre système cardiovasculaire. Par exemple, cette pression, d’environ 760 mm Hg au niveau de la mer, est divisée par deux en haut du Mont-Blanc. Cela signifie qu’une même respiration apportera deux fois moins d’oxygène à notre corps en comparaison. "Lorsque des personnes vivant à basse altitude se rendent à haute altitude, leur corps développe des réactions physiologiques inefficaces, plus fréquemment appelées mal de l’altitude", souligne le Dr Tremblay. Ce syndrome est caractérisé par des maux de tête, des nausées, parfois un essoufflement. Dans les cas les plus graves, il peut déboucher sur un coma. D’après le manuel MSD, monter jusqu’à 1 500 voire 2 000 m en un jour ne pose pas de problème en principe, mais 20% des personnes montant jusqu’à 2500 m sur la même durée, et 40% de celle atteignant les 3 000 m, souffrent d’une forme de mal des montagnes. "La vitesse d’ascension, l’altitude la plus haute atteinte et l’altitude à laquelle on dort influencent toutes la probabilité de développer l’une des formes graves du mal des montagnes", est-il précisé. 

Quel sera l’impact du réchauffement climatique ? 

Pour les chercheurs texans, cette nouvelle estimation pourra permettre de mieux comprendre comment les populations arrivent à vivre en bonne santé à des altitudes aussi importantes, mais aussi dans quelle mesure la hausse des températures pourrait les toucher. "Nous pensons souvent que le réchauffement climatique est un problème pour les populations à basse altitude, celles situées sur les côtes, mais la fonte des neiges, des glaciers et les événements climatiques extrêmes réduisent l’accès à l’eau et les ressources agricoles, souligne Dr Tremblay. Les habitants à haute altitude sont sur la ligne de front du changement climatique." 

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