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Psychologie

Les punitions peuvent-elles changer un caractère ?

En fonction de l’âge, la perception d’une punition diffère. Pour les enfants, elle peut avoir une portée salvatrice tandis que les adultes pensent que les punitions ne font qu’exacerber les mauvais côtés d'une personne. 

Les punitions peuvent-elles changer un caractère ? iStockphoto.com/IPGGutenbergUKLtd




L'ESSENTIEL
  • Les enfants ont un jugement plus positifs de la punition que les parents.
  • Pour les enfants, les punitions servent à faire sortir le meilleur d'une personne tandis que les adultes pensent le contraire.

Lorsque l’on interroge des enfants, les punitions peuvent avoir deux vertus: d’une part, ils sont généralement plus optimistes que les adultes, ce qui les pousse à considérer que le caractère des gens s'améliore après une punition. Pourtant, ils sont aussi plus susceptibles que les adultes de penser que les caractères des autres sont immuables, donc moins enclins à considérer que la punition a un impact sur la croissance morale.

Des chercheurs de l’université de Columbia (Etats-Unis) se sont intéressés aux bienfaits que pouvaient avoir les punitions, afin de déterminer si cela changeait quelque chose sur le comportement des personnes, voire si elles apprenaient de leurs erreurs. Les résultats de leur étude ont été publiés le 19 janvier 2021 dans la revue Child Development. 

Des différences de perception en fonction de l’âge

Pour le comprendre, les chercheurs ont interrogé 94 enfants âgés de six à huit ans et 94 adultes âgés de 18 à 52 ans. Les deux groupes ont reçu des descriptions concernant des personnes qui sont allées en prison car elles ont enfreint la loi ou des personnes qui sont parties en voyage d’affaires. Les descriptions morales de ces personnes étaient soit bonnes (des “gentils”) soit mauvaises (des “méchants”). 

Les participants des deux groupes d'âge ont été invités à évaluer le caractère moral des individus en utilisant une échelle de cinq points. Cette évaluation s’est faite au début de l'incarcération/du voyage et après l'incarcération/le voyage. Les résultats ont montré que les enfants, mais pas les adultes, déclaraient que les individus “moyens” devenaient “plus gentils” après une forme de punition particulièrement sévère (l’incarcération). De l’autre côté, contrairement aux enfants, les adultes trouvaient que les  individus "gentils" devenaient moins "gentils" après l’incarcération. 

Selon les témoignages des enfants interrogés pour cette étude par James Dunlea, étudiant en doctorat au département de psychologie de l'université de Columbia, “les punitions provoquent des changements moraux positifs chez les personnes ‘méchantes’. Contrairement aux enfants, les adultes s'attendent à ce que les qualités positives des ‘gentils’ individus se détériorent après une punition.

Le naturel optimisme des enfants 

Lors d’une seconde expérience, réalisée cette fois uniquement avec 77 enfants âgés de six à huit ans, les chercheurs ont présenté des paires d’individus, qui avaient tous commis la même infraction. Dans chaque paire, l’une des personnes à reçu une punition relativement sévère (aller en prison après avoir commis une transgression) alors que l'autre individu a été décrit comme recevant une punition relativement moins sévère (aller en temps mort après avoir commis une transgression). Par la suite, les enfants ont dû juger de la sévérité de la punition. 

Bien que les enfants soient au courant que les deux personnes avaient commis la même infraction et que l’une des punitions était plus sévère que l’autre, ils restaient persuadés que les individus "moyens" devenaient "plus gentils" quel que soit le type de punition. “Ces résultats suggèrent qu'avec l'âge, les gens aux États-Unis deviennent de plus en plus pessimistes quant à la répercussion des punitions sur le caractère moral, indique Larisa Heiphetz, coautrice et professeure adjointe au département de psychologie de l'université de Columbia. Notre travail suggère que ces adultes peuvent croire que la rédemption n'est pas pour tout le monde ou, du moins, qu'une forme spécifique de punition sévère (l'incarcération) n'est pas la voie à suivre.”

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