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Ostéoporose : la densitométrie osseuse, mode d'emploi

Bien qu'il soit particulièrement difficile de diagnostiquer l'ostéoporose, il est possible de la dépister par densitométrie osseuse. Fiable, rapide, peu irradiant, cet examen reste pourtant très peu demandé. En cause : une prise en charge trop limitée. 

Ostéoporose : la densitométrie osseuse, mode d'emploi Tonpor Kasa/Istock




L'ESSENTIEL
  • La densitométrie est un des moyens les plus fiables pour diagnostiquer l'ostéoporose
  • Il est préférable d'attendre 60 ans pour faire cet examen
  • La densitométrie n'est prise en charge par l'Assurance Maladie que pour les personnes dites à risque face à l'ostéoporose

Maladie des os dite "silencieuse", l'ostéoporose est particulièrement difficile à diagnostiquer. Pourtant, un examen permet de la dépister ; il s'agit de la densitométrie osseuse, qui détermine la présence d'une éventuelle fragilité osseuse. "C'est un examen simple, parfaitement fiable, qui ne nécessite pas d'être à jeun, qui ne nécessite pas d'injections, et qui fournit des renseignements extrêmement précis", explique à Pourquoi docteur le professeur Bernard Cortet, rhumatologue au CHRU de Lille. 

Concrètement, la densitométrie osseuse ne dure que quelques minutes. Elle délivre des rayons X – tout en étant moins irradiante qu'un scanner ou qu'une radiographie du thorax – afin de mesurer la teneur en calcium des os au niveau des vertèbres et de la hanche, deux zones potentielles de fracture et de fragilité. 

"La quantité d'os est un élément très important pour prédire la résistance osseuse"

"C'est un examen qui permet de mesurer la quantité d'os, développe le rhumatologue. On n'a pas de renseignements sur la qualité du tissu osseux, mais on sait que cette quantité d'os est un élément très important pour prédire la résistance osseuse, donc pour prédire le risque de fracture". Ce dernier est fréquent dans certaines conditions : il s'élève à 40% chez les femmes de plus de 50 ans.

Pourtant, il convient d'attendre d'avoir près de 60 ans pour faire une densitométrie osseuse, plutôt que de réaliser l'examen peu de temps après la ménopause. En cause : la perte osseuse qui survient dans les 5 à 10 années suivant cette ménopause. Les hommes étant moins exposés que les femmes à l'ostéoporose, il leur est recommandé de se faire dépister plus tardivement.

Un examen au champ de remboursement encore trop limité

Un problème, cependant : en France, la densitométrie osseuse n'est remboursée que sous certaines conditions. Ainsi, la prise en charge ne concerne que les femmes ménopausées présentant des facteurs de risque – comme un antécédent de fracture du col du fémur sans traumatisme chez l'un des parents – ainsi que les personnes, quel que soit leur sexe, ayant une pathologie ou un traitement potentiellement inducteurs d'ostéoporose, ou faisant l'objet d'antécédent de fracture sans traumatisme majeur diagnostiquée au cours d'une radiographie.

"Les chiffres montrent que cela ne marche pas puisqu'il y a de moins en moins d'examens densitométriques demandés, ce qui va totalement à l'encontre des données puisqu'il y a de plus en plus de fractures", regrette le professeur Bernard Cortet. Avec le GRIO (Groupe de Recherche et d'Information sur les Ostéoporoses), dont il est membre, le professionnel de santé demande l'élargissement du champ de remboursement de la densitométrie osseuse. 

Il préconise de s'en tenir à un seuil d'âge, fixé aux alentours de 60 à 65 ans. "En privilégiant certainement les femmes, puisqu'elles sont plus sujettes à l'ostéoporose, mais pourquoi pas chez les hommes, notamment chez ceux qui ont des facteurs de risque au-delà de 70 ans", poursuit le rhumatologue.

"On ne va pas dire que l'on surveille uniquement sur cet outil"

En dehors des conditions de remboursement, la densitométrie osseuse possède une limite. Étant donné qu'un certain nombre de fractures qui surviennent en l'absence de fragilité osseuse s'accompagnent d'un abaissement de la densité osseuse qui peut se révéler conséquent, l'examen pourrait dépister, à tort, une ostéoporose.

"On ne va pas prendre une décision, dire que l'on met en œuvre un traitement ou que l'on surveille uniquement sur cet outil, assure le médecin. Bien évidemment, de manière parallèle, on doit interroger la patiente, connaître ses facteurs de risque, savoir si elle consomme en excès des boissons alcoolisées, si elle a pris de la cortisone, si elle a eu un cancer du sein qui a justifié un traitement particulier…". En somme, la densitométrie osseuse constitue un outil de dépistage fiable, dès lors qu'elle s'inscrit dans un suivi plus global.

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