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Peau

Comment traiter et réduire les cicatrices

La cicatrisation d'une plaie ou d'une incision est un processus inflammatoire long qui peut connaître des évolutions exagérées. Résultat, des cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes qui, au-delà du problème esthétique qu'elles représentent, peuvent aussi causer des douleurs ou des gênes pour certains mouvements. Le point sur la cicatrisation et comment la maîtriser.

Comment traiter et réduire les cicatrices andriano_cz/iStock




L'ESSENTIEL
  • Quelle que soit leur origine, les cicatrices ne disparaissent jamais
  • La cicatrisation est un phénomène inflammatoire
  • Ce phénomène peut connaître une évolution exagérée en intensité et dans le temps

"Une cicatrice, cela reste à vie !". Le chirurgien plastique Richard Zloto est catégorique : que ce soit à la suite d'une plaie, d'une maladie ou d'une intervention chirurgicale, la marque laissée sur la peau y sera éternelle. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas s'en préoccuper. Outre le problème esthétique qu'elles peuvent représenter, les cicatrices sont parfois source de douleurs ou de gêne pour certains mouvements. Surtout lorsque le processus de cicatrisation n'évolue pas normalement.

"On sait faire en sorte que les cicatrices soient le moins visibles possible et on finit parfois par ne presque plus les voir", explique Richard Zloto qui rappelle le processus classique de la cicatrisation: un pic inflammatoire dans les trois premiers mois, une stabilisation durant laquelle la cicatrice pâlit et diminue et une peau vraiment cicatrisée au bout d'un an environ.

Une évolution exagérée en intensité et dans le temps

Mais tout ne se passe pas toujours aussi bien. "En fonction de facteurs liés aux particularités de la peau, à des causes génétiques ou à des localisations sur certaines parties du corps, une cicatrice peut devenir hypertrophique, c'est à dire que son évolution en intensité et dans le temps va être exagérée", précise Richard Zloto en soulignant toutefois que "ces cicatrices vont s'arranger à terme". C'est à dire que le processus de cicatrisation aboutira, même si la marque laissée par la plaie ou de l'incision sera plus importante.

L'autre évolution possible d'une cicatrisation, c'est la cicatrise chéloïde. Apparemment très liée à des raisons génétiques -elle serait très fréquente dans les populations africaines et asiatiques qui l'utilisent parfois à des fins rituelles comme les scarifications- parfois considérée comme une tumeur bénigne. "Je n'utilise personnellement pas ce terme, le mot tumeur renvoie à la peur du cancer ...", précise Richard Zloto qui, en revanche, insiste sur le fait que ces cicatrices chéloïdes ne s'arrangent jamais, c'est à dire sue le processus de cicatrisation de se finit pas et que la taille de la cicatrice continue de croître. 

Pour prendre en charge ces cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes, il faut, selon Richard Zloto, toujours se souvenir que ce processus de cicatrisation est un processus inflammatoire. "Quand il connait une mauvaise évolution, tous les traitements qui diminuent l'inflammation sont de bons traitements", annonce le chirurgien. Mais des prises en charge plus spécifiques existent aussi, et elles évoluent en fonction des avancées de la recherche sur ce phénomène de la cicatrisation.

"Il faut toujours garder une cicatrice humide !"

"Pendant longtemps, on a pensé qu'il fallait sécher une plaie pour qu'elle cicatrise bien, raconte Richard Zloto. Erreur ! On sait aujourd'hui que c'est l'évaporation de l'eau depuis les couches intérieures de la peau vers les couches extérieures qui stipule les cellules du derme et génère la sécrétion d'un excès de collagène qui provoque des cicatrices hypertrophiques. Il est donc important d'imperméabiliser l'épiderme pour bloquer cette évaporation. "Il faut toujours garder une cicatrice humide !", confirme Richard Zloto, assez confiant dans les traitements à base de gels de silicone pour contenir le processus de cicatrisation.

Il est en revanche plus dubitatif sur la solution qui consiste à réaliser une intervention chirurgicale pour réduire l'impact esthétique d'une cicatrice hypertrophique: "Si on opère, on se retrouve en présence d'un nouveau processus inflammatoire de cicatrisation qui peut évoluer à son tour vers une cicatrice hypertrophique". Prudence, donc, pour une éventuelle nouvelle intervention sur une cicatrice. 

Surtout que des méthodes comme le laser sont désormais "efficaces", selon Richard Zloto. "Ces rayons qui bombardent la cicatrices diminuent la réaction inflammatoire", explique-t-il en insistant sur la première des indications à retenir dans la prise en charge des cicatrices, traiter tout de suite ! "C'est nécessaire d'abord pour prévenir toute infection, mais cela permet aussi, notamment lorsqu'il n'y a pas de suture, de diriger la cicatrisation à l'aide de pansements et en évitant qu'elle contrarie des zones de tension des membres". Des attentions que valent bien ces cicatrices qui ne disparaîtront jamais !

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