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Recherche scientifique

VIH : un traitement injectable pourrait empêcher l’infection

Ce médicament bloque l’entrée du virus dans les cellules du corps humain. 

VIH : un traitement injectable pourrait empêcher l’infection Amornrat Phuchom/istock




L'ESSENTIEL
  • Appelé CPT31, ce médicament injectable utilise des acides aminés qui empêchent le virus de pénétrer les cellules.
  • Testé sur des primates en traitement préventif et curatif, il semble bien toléré et empêcherait le développement de résistances par le VIH.

Ce traitement pourrait révolutionner la prévention et la prise en charge du VIH. Des chercheurs de l’université de l’Utah (États-Unis) ont mis au point un médicament permettant de prévenir et de soigner les personnes atteintes par le virus du sida. Dans Proceedings of the National Academy of Sciences, ils expliquent leur découverte. "C’est une nouvelle option thérapeutique excitante contre le sida, à la fois pour prévenir et traiter, avec un mécanisme d’action unique, en comparaison aux autres médicaments", s’enthousiasme Michael S. Kay, auteur principal de l’étude. 

Une alternative à la multi-thérapie cART

Aujourd’hui, de nombreuses personnes séropositives sont soignées grâce aux traitements appelés cART. Il s’agit d’une multi-thérapie composée de plusieurs médicaments. "Cela a largement amélioré la survie et la qualité de vie des patients, soulignent les chercheurs, mais c’est aussi un traitement coûteux, avec de sérieux effets secondaires et cela oblige les patients à prendre des pilules tous les jours." Michael S. Kay précise également que le VIH mute régulièrement et peut devenir résistant aux traitements, d’où la nécessité de les renouveler souvent. 

Un médicament à base de D-peptides 

Le médicament injectable s’appelle CPT31 : il s’appuie sur les D-peptides, des chaînes d’acides aminés non-naturels, mais semblables à ceux produits par l’organisme. Ils s'attaquent à une poche présente sur le virus du sida, nécessaire à son fonctionnement. Leur constitution leur permet de ne pas se dégrader dans l’organisme et de résister plus longtemps. Ils sont "majoritairement ignorés par le système immunitaire, ce qui évite des réactions immunitaires, qui sont des effets secondaires fréquents avec les peptides traditionnels", explique Brett Welch, co-auteur de l’étude. 

Une efficacité en prévention mais aussi en traitement 

Pour tester son efficacité, les scientifiques ont réalisé un essai sur des singes. Tous étaient en bonne santé lorsqu’ils ont reçu leur première injection du médicament, ensuite les chercheurs leur ont administré une forme hybride du VIH. "Les singes étaient complètement protégés face à cette forte exposition au VIH", constatent-ils. Ils n’ont jamais présenté le moindre signe d’infection. "Nous pensons que ce médicament pourrait être utilisé pour prévenir l’infection au VIH car l’exposition initiale implique généralement une petite quantité de virus", ajoute Michael S. Kay.

Avec son équipe, il a aussi testé l’effet curatif du traitement. Des singes infectés par le VIH, avec une forte charge virale, ont reçu le médicament. Pendant un mois, les analyses sanguines ont montré une baisse significative de la quantité de virus dans le sang. Dans les semaines qui ont suivi, la charge virale a augmenté de nouveau, à cause de la résistance du virus au traitement. Les chercheurs constatent que des injections régulières permettent d’éviter cela. "Les injections qui agissent sur le long terme semblent préférées par les patients et les médecins, en comparaison à des médicaments à prendre tous les jours", indique Brett Welch. "De plus, cette formulation permet d’avoir un niveau stable de médicament, et cela réduit le risque de résistance au traitement provoqué par des oublis de pilule au quotidien, et cela diminue aussi les effets secondaires." Pour l’instant, le médicament injectable a été uniquement testé sur des primates, mais des essais sur l’humain devraient être réalisés cette année. 

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