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QUESTION D'ACTU

Biodiversité

Plaidoyer pour les parasites

Ce 1er août, une douzaine de scientifiques spécialisés dans le rôle écologique des parasites, ont alerté et proposé un plan global et ambitieux pour la conservation des parasites. Ils veulent sensibiliser le public et la communauté scientifique sur les risques qui pèsent sur le microcosme parasitaire.

Plaidoyer pour les parasites Dotana/iStock




Sauvons les parasites ! C'est la proposition — surprenante pour le public — d'une douzaine de scientifiques spécialisés dans leur étude publiée dans la revue scientifique britannique Biological Conservation. “Les parasites ont une incroyable diversité d'espèces, mais notre société ne reconnaît pas cette diversité comme quelque chose de précieux, assure Chelsea Wood professeure adjointe à l'École des sciences aquatiques et des pêches de l'université de Washington (États-Unis). Le but de ce papier est d'alerter que nous sommes en train de perdre des parasites ainsi que leurs fonctions sans même nous en rendre compte.”

Les auteurs attestent que la communauté scientifique n'a identifié que 10% des parasites existants, dont 4% seulement infectent l'homme. Ils expliquent que la majorité des parasites ont un rôle de régulation biologique crucial permettant ainsi la régulation de certaines populations en évitant qu'elles ne deviennent des fléaux. Or, cette méconnaissance les met souvent en dehors des programmes de conservation et de recherche.

Parasites : acteurs de la biodiversité

Pour protéger ces organismes parasitaires, les chercheurs en pointe dans ce domaine fixent comme objectif de décrire et nommer la moitié des parasites connus ces dix prochaines années. “Si les espèces n'ont pas de nom, nous ne pouvons pas les sauver, affirme Colin Carlson, codirigeant du projet et professeur adjoint à l'université Georgetown. Nous avons accepté cela pendant des décennies pour la plupart des animaux et les plantes mais les scientifiques n'ont découvert qu'une petite fraction de l'ensemble des parasites de la planète. Ce sont les dernières frontières : les abysses, l'espace lointain, et les mondes qui vivent à l'intérieur de chaque espèces sur Terre.” Or, les chercheurs soulignent qu'aucun des parasites qui infectent l'homme ou l'animal ne sont pris en compte dans les plans de conservation, et selon eux, ils devraient l'être afin de sauvegarder la santé humaine et animale.

Selon une étude menée par la chercheuse Chelsea Wood, les parasites peuvent à la fois s'éteindre et proliférer avec les évolutions de la biodiversité. “Cette expérimentation tend à prouver que nous avons besoin d'étudier et d'anticiper les deux trajectoires possibles [prolifération et extinction, NDLR]. On commence à résoudre le conflit de littérature scientifique en montrant que tout le monde a raison puisque les deux se produisent, analyse la chercheuse. Le truc maintenant c'est de comprendre lesquels vont décliner et lesquels vont proliférer en réaction à la perte de biodiversité.” Le laboratoire de cette chercheuse tente de reconstruire l'histoire des parasites tout au long des différents âges en documentant ceux qui prolifèrent en temps d'abondance et ceux qui décroissent. Sans ces informations, il sera difficile de la préserver.

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