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QUESTION D'ACTU

Été 2020

Vacances en couple : un été particulier après les effets du confinement

Les vacances estivales se profilent seulement quelques mois après la levée du confinement. Une période loin d'être anodine étant donné le contexte sanitaire, qui prend une toute autre tournure pour les couples, déjà touchés par huit semaines passées exclusivement à deux.

Vacances en couple : un été particulier après les effets du confinement YakobchukOlena/iStock




Cette année, les vacances d'été sont loin d'être anodines. “La période ne l'est pas, estime Coraline Delebarre, psychologue et sexologue. Le confinement a été un gros stresseur pour beaucoup de personnes, et la crise n'est pas encore derrière nous : il y a toujours une menace extérieure potentielle, avec l'idée d'une deuxième vague et l'apparition de clusters de plus en plus importants en France, ainsi qu'à l'étranger." Un été particulier se profile ainsi, alors que les vacances sont normalement associées à l'insouciance et au répit.

Protocoles sanitaires encore en vigueur, difficultés d'anticiper son séjour en raison de l'évolution des conditions d'entrée dans d'autres pays… “Beaucoup de personnes sont dans la perplexité, dans l'impossibilité de préparer leurs vacances comme d'habitude", remarque Coraline Delebarre. Un contexte d'autant plus hors du commun pour les couples, qui ont déjà dû affronter huit semaines de confinement. Si chaque situation est différente, ce dernier a eu diverses conséquences. “Elles dépendent des relations antérieures au confinement, ainsi que des capacités relationnelles, communicationnelles et sexuelles des couples", indique la psychologue.

Le confinement, entre resserrement du couple et effets délétères 

Coraline Delebarre remarque deux tendances au sein des couples qu'elle reçoit dans son cabinet. “Cette expérience a pu donner lieu à un resserrement lorsque les conditions étaient propices à un renforcement”, estime-t-elle. Cela passe notamment par le fait d'avoir vécu le confinement dans de bonnes conditions, avec de l'espace, voire un extérieur. “Pour certains, notamment les personnes sans enfants, ne pas avoir une surcharge de travail a aussi pu permettre de se retrouver : avec le gain de temps, ils ont eu plus de temps pour pouvoir penser leur couple, parler et faire l'amour", poursuit Coraline Delebarre.

À l'inverse, la psychologue a constaté des effets plus délétères, comme l'augmentation des difficultés relationnelles et communicationnelles. En cause : des variables environnementales et des stresseurs" extérieurs importants. “Je pense aux couples avec enfants, ou qui ont vécu le confinement dans des petites surfaces, où peu d'espace individuel était possible, ou encore aux couples surchargés professionnellement…", énumère Coraline Delebarre. Elle évoque également la mise en place du télétravail, qui a mêlé différents univers : l'espace personnel est devenu intime et professionnel. “Il y a des couples qui ont souffert de cette période, en étant dans la difficulté de trouver des espaces individuels, indique la psychologue. Or, en avoir est aussi très important pour le bon fonctionnement d'un couple.”

“Quand on est en permanence l'un avec l'autre, on a forcément moins envie”

Au début du confinement, c'est ce que Rebecca et son compagnon, assez indépendants, redoutaient. “Comme on appréhendait, on s'est un petit peu disputé, se remémore la freelance dans l'évènementiel de 26 ans. D'autant que l'on vit en appartement, sans accès à l'extérieur et qu'aucun de nous deux ne travaillait.” Le premier mois passé, le couple est parvenu à trouver un équilibre. “Ça a commencé à beaucoup mieux se dérouler, on a mis en place un quotidien plus stable, précise Rebecca. En revanche, niveau libido il y a eu une grosse chute : hormis de temps en temps, les rapports sexuels ne nous intéressaient plus vraiment. À la fin du confinement, c'est reparti en flèche.” 

Loïc constate également une baisse d'activité sexuelle au sein de son couple. “Quand on est en permanence l'un avec l'autre, on a forcément moins envie", estime le consultant en transformation numérique de 26 ans. Pour autant, il ne craignait pas particulièrement d'être confiné seul avec sa conjointe. “Comme on avait le même rythme, c'était vraiment cool : on était en télétravail tout les deux, on mangeait en vitesse le midi, puis le soir on avait du temps ensemble", précise-t-il. Le vingtenaire note également très peu de “prises de tête", qui sont intervenues à la même fréquence qu'en temps normal.

“On n'est plus enfermé : il y a la possibilité de s'échapper si ça se passe mal”

Pour Loïc et Rebecca, la question ne se pose pas : même s'ils ont été confinés huit semaines à deux, les vacances en couple qu'ils avaient prévues ne sont pas annulées. “Il n'y a jamais eu de questions là-dessus: dès qu'on a pu poser des congés, on l'a fait, en s'assurant de pouvoir partir deux semaines ensemble", raconte le consultant. “Dans tous les cas, on voulait partir en vacances à deux, surenchérit Rebecca. Je sais que l'on va probablement se disputer, comme il nous arrive de le faire d'habitude, mais je garde en tête que l'on n'est plus enfermé et qu'il y a la possibilité de s'échapper si ça se passe mal. Puis, pour se laisser de l'air, on peut toujours passer une journée chacun de son côté.” 

Bien qu'il soit difficile de généraliser, Coraline Delebarre reste catégorique : après le confinement, prendre l'air en vacances peut se révéler bénéfique pour les couples. “Sortir d'un espace qui a été surinvesti me semble être une bonne chose", estime-t-elle. En revanche, la manière dont les couples vont choisir d'aller vers cette extériorité leur est propre : certains ont besoin de se retrouver à deux, d'autres de partir ensemble ou avec leur famille et leurs amis. “Le confinement va peut-être modifier la manière de partir en vacances et avec qui", envisage la psychologue. En cause : le fait d'avoir été replié sur une zone intime très limitée.

Après le confinement, des envies de grand air

Effectivement, le confinement a eu une influence indéniable sur la nature du séjour de Loïc et sa conjointe. “De base, on voulait partir au Costa Rica, se remémore le consultant. On pensait passer des vacances en France dans un futur plus ou moins proche, après cet été justement : on les a simplement avancées". Ainsi, sa compagne et lui ont prévu de faire un tour de la Bretagne, à grand renfort de longues randonnées. “Le fait d'être restés confinés nous donne encore plus envie de grand air", constate le jeune homme. 

Ce désir d'espace et de verdure est également très présent chez Rebecca et son conjoint. “On va commencer par un road trip en moto dans l'idée de s'évader, raconte-t-elle. Ensuite, on passera une semaine avec une douzaine d'amis dans une maison au bord de la plage". Une deuxième partie de vacances prévue bien avant le confinement. “Mais, si j'avais eu besoin d'y aller seule, je me serais sentie légitime de le dire à mon copain, précise la freelance. Dans tous les cas, on a l'habitude de partir l'un sans l'autre donc n'a pas non plus prévu de passer tout l'été collé.”

“Il est nécessaire de pouvoir se dire ce dont on a besoin”

Pour Coraline Delebarre, c'est l'un des enseignements à tirer du confinement : se sentir légitime de poser ses envies et ses besoins. Un mode de communication qui s'applique particulièrement à la période estivale. “C'est un moment particulier, donc il est nécessaire de pouvoir se dire ce dont on a besoin : peut-être que des personnes en couple voudront prendre de l'air séparément, et ce n'est pas ‘grave’", assure la psychologue. En cause : l'importance de retrouver son espace ainsi qu'un fonctionnement individuel pour les couples qui ont souffert du trop-plein d'intimité lors du confinement. 

“Pendant cette période, on s'est aperçu qu'être dans un couple trop fusionnel ou centré peut être plus facilement générateur de conflits ou d'insatisfactions", estime Coraline Delebarre. Le secret pour qu'on couple fonctionne bien ? Que ses deux membres se considèrent comme deux entités uniques, deux individus qui regardent dans la même direction. “Il est important d'avoir une vie par soi, pour soi, à partager avec l'autre", précise la psychologue.

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