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Produit cancérigène

Poudre de talc dans les cosmétiques : plusieurs fabricants renoncent à l’utiliser

De nombreux grands groupes cosmétiques ont renoncé à utiliser la poudre de talc dans leur produits de beauté. En cause, la multiplication des preuves de lien entre cette poudre et le développement de cancers.

Poudre de talc dans les cosmétiques : plusieurs fabricants renoncent à l’utiliser Petrenkod/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le minéral utilisé pour fabriquer la poudre de talc, utilisée dans les produits cosmétiques, si situe généralement dans la même roche que l’amiante qui est cancérigène.
  • Plusieurs groupes cosmétiques utilisent des alternatives, telles que la fécule de maïs.
  • Au total, 139 350 tonnes de talc devraient être consommées cette année dans le monde.

Dès 2013, de nombreuses plaintes ont été déposées contre la société pharmaceutique Johnson & Johnson, accusée de vendre des produits contenant de l’amiante. En 2016, l’entreprise a dû verser 55 millions de dollars pour son talc qui aurait été la cause d’un cancer des ovaires chez une consommatrice. Le minéral utilisé pour fabriquer cette poudre se situe généralement dans la même roche que l’amiante, qui est un cancérigène causant environ 1 100 nouveaux cas de cancer par an. Le mois dernier, l’entreprise américaine a annoncé retirer son talc pour bébé de la vente aux États-Unis et au Canada.

De la fécule de maïs comme substitut

Des poursuites judiciaires sont également en cours contre d’autres fabricants de talc, tels que Revlon, Chanel et Avon. Reuters se fait l’écho d’une plainte déposée par une femme californienne qui a contracté un mésothéliome, une forme rare de cancer dont la seule cause établie à ce jour est l'exposition à l’amiante provenant de ses produits cosmétiques, en particulier dans un talc que Chanel a retiré de la vente dès 2016. Du côté de la société de cosmétiques américaine Revlon, l’utilisation du talc a été retirée de ses produits corporels.

D’autres groupes ont opté pour la stratégie de trouver des alternatives au talc. “Des alternatives partielles bien connues existent, et nous continuons d'explorer et d'envisager les plus performantes d'entre elles”, a ajouté la porte-parole de L’Oréal à Reuters. En attendant, le groupe industriel français exige de ses fournisseurs qu'ils certifient que le talc est exempt d'amiante, en plus d'effectuer des tests en interne, a-t-elle précisé. En Allemagne, le groupe Beiersdorf a lui pris le pari de la fécule de maïs pour sa poudre pour bébé Nivea. L’entreprise Bausch Health, qui est impliquée dans 165 actions en justice, a changé la formule de sa poudre Shower to Shower “pour s'adapter aux tendances du marché, et non pour des raisons sécuritaires”, a précisé une représentante de la société canadienne à Reuters.

139 500 tonnes de talc consommées cette année

Malgré les poursuites judiciaires et le lien qui apparaît entre le talc et le développement de cancers chez les consommateurs, certains groupes n’envisagent pas d’arrêter d’utiliser ce produit. Le groupe pharmaceutique français Sanofi conteste “vigoureusement” les poursuites judiciaires engagées contre lui et qui visent notamment sa poudre Gold Blond. Le groupe Avon a lui refusé de commenter les 128 procès intentés contre lui et qui mettent en cause ses produits à base de talc. Au total, ce sont 139 350 tonnes de talc qui devraient être consommées cette année à l'échelle mondiale, d'après les données d'Euromonitor International. Aux États-Unis, l’autorité de santé fédérale (la Food and Drug Administration) envisage d'établir une norme d'essai spécifique à l’amiante, tandis que le Canada prévoit de restreindre voire d’interdire l'utilisation du talc dans certains produits dès l’année prochaine.

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