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Alimentation

La sensation de satiété serait déclenchée par un changement de forme de cellules du cerveau après un repas

Des chercheurs français ont compris les mécanismes derrière la sensation de satiété, qui régule notre alimentation. Pendant un repas, l'élévation du taux de glucose dans le sang conduirait des cellules nerveuses à changer de forme. 

La sensation de satiété serait déclenchée par un changement de forme de cellules du cerveau après un repas nicoletaionescu/iStock




A échelle mondiale, deux milliards de personnes sont en surpoids (IMC compris entre 25 et 30) ou en situation d’obésité (IMC égal ou supérieur à 30). En France, 17% de la population adulte serait obèse, d'après les dernières estimations. Les causes derrière cette maladie sont multi-factorielles. Génétique, dérèglements hormonaux, perturbateurs endocriniens, fragilités psychologiques et sociales, sédentarité, pollution ou encore faiblesse des revenus peuvent notamment entrer en ligne de compte. Chez les sujets obèses, les circuits neuronaux qui gouvernent les sensations de faim et de satiété dans le cerveau, maintenant ainsi un équilibre entre apports et dépenses énergétiques, pourraient être également dérégulés, selon certains chercheurs. Aujourd’hui, à l’heure de Journée mondiale de l’obésité, des scientifiques français ont compris les mécanismes derrière la sensation de satiété: il s’agirait d’une cascade de réactions déclenchée par l’élévation du taux de glucose dans le sang. Les résultats de leur étude, menée sur des souris, sont parus dans la revue Cell Reports.

Ici, des chercheurs du CNRS, d’Inrae, de l’université de Bourgogne, de l’université de Paris, de l’Inserm et de l’université du Luxembourg se sont intéressés aux neurones POMC de l’hypothalamus, à la base du cerveau, connus pour limiter l’alimentation. Ils reçoivent un gros nombre de terminaisons nerveuses provenant d’autres régions du cerveau et leurs connexions sont très flexibles. Ces dernières peuvent ainsi se faire et se défaire très rapidement en fonction des fluctuations hormonales. En travaillant sur des souris, les chercheurs ont observé qu’après un repas équilibré, le circuit hormonal des animaux n’était pas modifié.

En revanche, d’autres cellules nerveuses associées aux neurones POMC, du nom d’astrocytes, changent de forme. Normalement, elles recouvrent étroitement les neurones POMC et “agissent un peu à la manière de plaquettes de frein, limitant leur activité”, explique le CNRS dans un communiqué. Toutefois, après un repas, le taux de glucose dans le sang, la glycémie, s’élève temporairement. Ce signal est alors ressenti par les astrocytes qui se rétractent en moins d’une heure. Le frein levé, les neurones POMC s’activent. Cela déclenche le sentiment de satiété. 

Le mystères de lipides et des édulcorants 

En revanche, un repas riche en graisses n’entraîne pas cette modification. Aujourd’hui, les scientifiques veulent donc déterminer si les lipides ne déclencheraient pas la satiété par un autre circuit. Reste également à savoir si les édulcorants ont les mêmes effets ou sont “de véritables leurres pour le cerveau qui ne procurent que la sensation sucrée addictive sans couper la faim”, indique le CNRS.

Si chez les personnes souffrant d’obésité, la plasticité de ces circuits neuronaux pourrait être altérée, de nombreuses personnes ne reçoivent pas de signal de satiété dans leur corps, ce qui les conduit à dépasser un seuil atteint depuis longtemps et à finir les repas le cœur au bord des lèvres. 

Pour éviter cela, il suffit juste de changer ses habitudes. Tout d’abord, essayez de ne rien manger pendant quatre heures pour avoir vraiment faim. Si vous ne ressentez jamais cette sensation, il se peut que vous mangiez toujours “en avance” pour combler une peur de manquer. Si vous avez tout le temps faim, vous confondez dailleurs peut-être faim physiologique et faim psychologique. 

Manger lentement et dans le calme pour reconnaître la satiété 

Attendez donc de ressentir des gargouillis dans l’estomac pour manger quelque chose (il est recommandé de prendre ses repas à la même heure chaque jour). Une fois la nourriture à portée de main, ne vous jetez pas dessus. Mâcher environ douze fois avant d’avaler permet en outre d’envoyer des signaux au noyau cérébral de la récompense. Si vous engloutissez vos aliments, votre cerveau ne recevra pas l’information et la sensation de satiété mettra plus de temps à arriver. 

Il est également recommandé de manger dans le calme. Evitez de vous alimenter debout, en marchant, devant la télé ou en répondant à un mail car cela fausse votre rapport à l’alimentation. En effet, si vous faites autre chose en même temps, vous oubliez que vous êtes en train de manger, cela devient automatique. D'où le principe de la pleine conscience, dont les scientifiques et les nutritionnistes parlent de plus en plus. Inspirée du bouddhisme, la pratique de la méditation de pleine conscience a commencé à se développer dans le milieu médical dans les années 1970 afin de gérer le stress et les douleurs chroniques des malades. A l'heure actuelle, elle est de plus en plus utilisée dans le domaine du développement personnel.

En France, de nombreux programmes du genre sont désormais proposés pour les personnes souhaitant perdre du poids. Ils sont toutefois loin d’être à la portée de tous. A titre d’exemple, “Mindful Eating” se propose de vous aider à améliorer votre rapport à la nourriture, sans passer par un régime privatif, pour la somme de 480€.  

 

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