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Mieux traiter l’eau potable pour éviter les cancers de la vessie

Un meilleur traitement de l’eau du robinet et de nos piscines permettrait d’éviter près 3 000 cancers annuels de la vessie en Europe. Un problème essentiellement imputable aux produits de désinfection de l’eau, notamment de la chloration de l’eau potable, globalement cancérigènes.

Mieux traiter l’eau potable pour éviter les cancers de la vessie rclassenlayouts/iStock




Si la désinfection de l’eau est essentielle, elle n’est pas sans risque. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP), expose les conséquences involontaires du traitement de notre eau du robinet ou de l’eau de nos piscines. En première ligne, les cancers de la vessie dont 4,9% des 135 000 cas européens annuels résultent de ces produits de désinfection, selon l’étude.

Les THM en cause

Chaque année les trihalométhanes (THM), sous-produits de désinfection de l’eau potable, seraient responsables de plus de 6 500 cas de cancer de la vessie à travers l’Europe. De précédentes études ont montré qu’une trop longue exposition aux THM, issus de la chloration de l’eau — principale méthode de désinfection de l’eau —, entraînent un risque accru de cancer de la vessie. Selon la réglementation européenne, leur présence dans l’eau ne doit pas dépasser le seuil de 100 microgrammes par litre (µg/L). Une limite qu’aucun pays européen ne dépasse.

Pour cette étude, les chercheurs ont étudié les données des pays de l’Union européenne entre 2005 et 2018. Si des disparités existent entre les différents pays, abaisser le taux de THM dans les treize plus mauvais élèves qui présentent la concentration la plus élevée contribuerait à réduire le nombre de cancer de la vessie de 43,7% par an, soit plus de 2 800 cas.

La France dans la moyenne européenne

La France se situe dans la moyenne européenne avec une concentration moyenne de THM dans l’eau potable de 11,7 µg/L. Ces produits de traitement de l’eau potable sont responsables de près de 750 cas de cancers de la vessie sur les 15 000 diagnostiqués chaque année. Un résultat global qui cache des disparités régionales : à Paris, la concentration des THM dans l’eau est de 13,76 µg/L, alors qu’en Vendée, plusieurs villes affichent un taux dépassant les 400 µg/L, dépassant largement le seuil européen.

Parmi les bons élèves européens, citons le Danemark, les Pays-Bas, l’Allemagne ou encore la Lituanie dont le taux de THM n’excède pas les 1 µg/L. Dans ces pays, les cas de cancers de la vessie imputables à ces produits ne dépassent la centaine. La Roumanie ferme la marche des pays de l’Union européenne avec une concentration qui dépasse les 90 µg/L et qui est responsable de près d’un tiers des quelques 3 000 cas de cancer de la vessie chaque année.

Un mal méconnu

Le problème involontaire qu’entraîne la désinfection reste globalement mal connu et peu contrôlé. La plupart des produits chimiques utilisés ne sont pas réglementés alors que beaucoup sont considérés comme cancérigènes et sont associés, comme le montre cette étude, au cancer de la vessie. Par ailleurs, les chercheurs notent que leur effet sur la santé humaine reste insuffisamment étudié.

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