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QUESTION D'ACTU

La chronique du docteur Lemoine

Les nouvelles relations… sans contacts !

Le smartphone, l’outil du bien et du mal, auquel nul n’échappe : plus de 75% des Français en ont un et l’utilisent souvent plusieurs heures par jour, faisant naître un nouveau monde de relations… sans contacts physiques. Avec une nouvelle agora : le monde des réseaux sociaux. Bien qu'apparemment innocente, leur utilisation passive ne serait pas sans conséquences car il existe une relation complexe entre les médias sociaux et la dépression, la solitude et la fatigue en étant les premiers symptômes.

Les nouvelles relations… sans contacts ! ipopba / iStock




C’est d’abord un constat terrible pour les médecins et en particulier les psychiatres : un vrai désarroi devant la vitesse de changement des modes de communication qui ne ressemble à rien de ce qu’ils ont connu et surtout appris. Balayés le livre, la radio ou la télévision : les relations instantanées sont libres, gratuites et mondiales. Avec une particularité : finie la référence aux cinq sens. Les fondations de la relation entre inconnus mais aussi amis et couples sont chamboulées.

Les contacts ne se font qu’avec la vue et l’audition… Plus d’odeur, de toucher et de goût… Pour le moment ! Car on peut faire confiance à la technologie et aux objets connectés pour asseoir encore plus la suprématie d’internet.

En cause : les réseaux sociaux. Une sorte d’anti-bistrot ! Un bien contre la consommation d’alcool… Un mal pour les relations ?

Ils nous offrent un excellent moyen de rester en contact avec nos proches, en partageant des informations en temps réel. Mais ils peuvent également nous entraîner dans une spirale émotionnelle épuisante et surtout dévorer tout le temps libre, si on en abuse.

Les premières études commencent à être publiées sur leurs conséquence sur la santé mentale, en particulier celle des ados.

Il existe en effet une relation complexe entre les médias sociaux et la dépression, du moins ses premiers symptôme : l’isolement et la fatigue. Une de ces études, menée chez près de 11 000 ados de 14 ans, montre l’apparition de symptômes dépressifs en augmentation avec le temps passé sur les réseaux sociaux. Par rapport à ceux qui y passent entre 1 et 3 heures par jour, plus de 5 heures par jour provoquent l’apparition de symptômes dépressifs : 35% chez les garçons, 50% chez les filles. L'utilisation passive des médias sociaux coïncide avec une perte d'intérêt, des problèmes de concentration, de la fatigue et une impression de solitude. 

Cependant, difficile de dire si l'usage passif des réseaux sociaux est à l'origine de ces symptômes ou inversement : on constate simplement l’apparition d’un cercle vicieux.

Rappelons que selon l'Organisation mondiale de la santé, la dépression touche plus de 300 millions de personnes dans le monde, un nombre en forte augmentation.

Les médias sociaux affectent en mal la vision de notre corps

Il est crucial d’informer et d’éduquer les jeunes femmes au sujet des réseaux sociaux, pour les aider à garder une bonne perception de leur corps. C’est fréquent qu’elles s’intéressent aux images des autres sur les réseaux sociaux, mais cela provoquerait une mauvaise estime d’elles-mêmes. Alors qu’il avait déjà été prouvé que les réseaux sociaux pouvaient avoir une influence très négative sur la façon dont les jeunes femmes percevaient leur corps, de nouvelles recherches montrent que les réseaux sociaux conduisent certains jeunes adolescents, tous sexes confondus, à développer des problèmes d’image corporelle et par conséquent des troubles alimentaires (anorexie, boulimie). L’université de York, au Canada, a publié une étude qui montre que pour une jeune femme, le fait de regarder et de commenter les images d’autres femmes qu’elle juge attractives diminue sa satisfaction quant à son propre corps. Mais en consacrant le visionnage à des photos de membres de la famille pas forcément plus attrayants, on n’obtient pas les mêmes résultats. Il y aurait donc différents impacts des réseaux sociaux selon les profils que l’on regarde.

L’amour sans contacts

La technologie a considérablement modifié certaines pratiques sexuelles.

Les sextos ont remplacé les lettres… Le téléphone a rajouté la voix et Skype l’image. Plus récemment, les sextoys se proposent de compléter manuellement la prestation.

Difficile de savoir quelles seront les conséquences, pas forcément négatives devant la détresse sexuelle de plus en plus présente, en particulier pour les couples séparés par les événements de la vie.

Enfin, les utilisateurs de toutes ces techniques et réseaux doivent être conscients des risques de diffusion d’images intimes sur le net : la « maladie vénérienne du smartphone ».

 

Dr Jean-François Lemoine

Retrouvez Jean-François Lemoine sur Canal+ dans 'l'Info du Vrai, le Mag": Les relations sans contact

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