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Faisons-nous des courses d’endurance pour les bonnes raisons?

Selon une chercheuse de l’université de Lund, en Suède, la course d’endurance servirait de marqueur social pour notre image. 

Faisons-nous des courses d’endurance pour les bonnes raisons? Monkeybusinessimages/iStock


  • Publié le 04.11.2019 à 18h00
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  • Mise à jour le 04.11.2019 à 19h30
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La course à pied est depuis de nombreuses années une tendance souvent considérée comme une manière rapide de se mettre au sport ainsi qu’une échappatoire bienvenue à la vie quotidienne. Peu d'entre nous ont échappé à la vue des gens qui foulent les trottoirs ou font des tours de piste dans la piste d’athlétisme locale, s'entraînant peut-être pour une course future.

“La plupart des coureurs disent qu'ils le font parce que c'est un moyen d'échapper aux exigences et au stress de leur vie quotidienne, mais mes recherches montrent que ce n'est qu'une facette de l’histoire. Il y a aussi beaucoup d'exigences dans la vie de tous les jours qui sont en fait reproduites dans la course d'endurance. Par exemple, la pression d'être productif, efficace et de mesurer ses réalisations est un thème récurrent”, dit Carys Egan-Wyer, doctorante en théorie de la culture de consommation.

Des expériences extraordinaires, telles que l'organisation d'ultra-marathons, ont été entachées par la nature compétitive de la culture de consommation contemporaine, selon une nouvelle thèse de l'université de Lund, en Suède. 

La recherche a mis en évidence le fait que la notion romancée de liberté totale coexiste avec des facteurs de motivation sous-jacents, tels que l'amélioration de notre estime personnelle et de notre image sociale. Dans le but d'analyser sa théorie, Carys Egan-Wyer a interviewé 16 coureurs d'endurance et analysé 21 journaux intimes - totalisant près de 1 000 pages - tout au long de son mémoire. Pour cette étude, elle a défini les coureurs d'endurance comme des triathlètes, des coureurs d’ultra fond (personnes qui courent des distances plus longues qu'un marathon) et des coureurs d’ultra trail.

Percevoir la course comme une “tâche” à accomplir

Elle a identifié trois facteurs de motivation que les coureurs eux-mêmes ont utilisés lorsqu'ils ont parlé de leur course : la liberté, la réussite et la compétition. “Les coureurs sont motivés par un sentiment de liberté totale, un lieu où ils peuvent s'immerger pleinement. En même temps, ils sont très concentrés sur la mesure et la quantification de ce qu'ils font. Ils utilisent leurs exploits de course d'endurance dans d'autres domaines de la vie, comme par exemple sur leur CV, pour montrer à quel point ils seraient de bons employés. Ils considèrent leurs pairs comme une communauté, mais il y a aussi un élément de compétition, il y a donc des contradictions inhérentes”, dit Carys Egan-Wyer.

A bien des égards, les coureurs boosteraient leurs estime personnelles et chercheraient à entrer en compétition avec les autres tout en gardant à l'esprit l’image sociale qu’ils renvoient. Cependant, Carys Egan-Wyer estime qu'il est nécessaire d'effectuer d'autres recherches pour examiner plus à fond nos vies contemporaines à cet égard. “De nos jours, beaucoup de gens souffrent d'épuisement professionnel, de stress et d'anxiété. Il est possible que les activités de loisir dans notre temps dit libre soient devenues une sorte de ‘travail’ pour beaucoup d'entre nous, et pas seulement pour les coureurs. La course d'endurance est un exemple où, d'une part, nous nous sentons libérés du stress de la vie quotidienne, alors qu’en fait, notre corps et notre cerveau pourraient comprendre cela comme un travail, un défi supplémentaire à relever. Nous devons comprendre si cela contribue au stress, à l'épuisement professionnel et à l’anxiété”, a déclaré Carys Egan-Wyer.

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