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Cancer du sein hérité : une nouvelle façon de s'attaquer aux mutations génétiques

Des chercheurs ont trouvé une nouvelle façon de s'attaquer aux mutations génétiques BRCA1, à l'origine de nombreux cancers du sein dans le monde. 

Cancer du sein hérité : une nouvelle façon de s'attaquer aux mutations génétiques KatarzynaBialasiewicz/iStock




En 2013, l'actrice américaine Angelina Jolie faisait la Une des journaux en annonçant avoir eu une double mastectomie préventive en raison de ses risques génétiques de cancer du sein. Aujourd’hui, les chercheurs ont découvert une nouvelle façon de tuer les cancers de ce genre, causés par une mutation du gène BRCA1. Les résultats de leur étude sont parus mardi 27 août dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences

Normalement, une minuscule molécule du nom de microARN (miR) 223-3p empêche les cellules normales de faire des erreurs en réparant leur ADN. Mais dans le cas des cancers avec des mutations BRCA1, le gène réprime l’action de miR223-3p, ce qui permet aux cellules de se diviser. Ainsi, ajouter miR223-3p forcerait les cellules cancéreuses mutantes du gène BRCA1 à mourir, expliquent les chercheurs de l’UT Health de San Antonio au Texas (Etats-Unis) qui ont mené l’étude.   

"Un nouveau traitement pour les cancers du sein et de l’ovaire hérités"

MiR223-3p agit comme un interrupteur, éteignant les protéines dont les cancers mutants BRCA1 ont besoin pour se diviser correctement. Sans ces protéines clés de division cellulaire, les tumeurs mutantes du gène BRCA1 se suicident, précise le Dr Hromas, qui a participé à l’étude.

"C’est une façon plutôt cool de penser à un traitement. Nous utilisons la nature même de ces cellules cancéreuses déficientes en BRCA1 contre elles. Nous attaquons le mécanisme même par lequel elles se sont transformées en cancer", s’enthousiasme-t-il. Qui plus est, restaurer miR223-3p avant que les cellules ne se transforment en cancer pourrait même empêcher les maladies liées aux gènes BRCA1, précise-t-il.

"Cela représente un nouveau traitement pour les cancers du sein et de l’ovaire hérités, qui sont très fréquents dans notre région", concluent les chercheurs.  

21 femmes porteuses de la mutation BRCA1 ou BRCA2 en France

En effet, aux Etats-Unis, les mutations du gène BRCA affectent 1 patient sur 400, soit environ 825 000 personnes. Après les Juifs ashkénazes, les Hispaniques ont la deuxième plus forte prévalence de mutations causant la maladie BRCA1. La population hispanique étant très présente dans le sud du Texas, cette région est donc fortement impactée par ce fardeau.  

En France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes (près de 54 000 nouveaux diagnostics réalisés en 2015). Environ 5 à 10% de ces cas sont d’origine génétiques. Entre 2003 et 2004, près de 21 000 personnes ont été identifiées porteuses de la mutation BRCA1 ou BRCA2 dans le pays. Ces femmes ont donc un "risque plus élevé de développer un premier cancer du sein, surtout à un âge précoce, mais aussi un deuxième cancer du sein (controlatéral ou deuxième événement homolatéral)", explique l’Inca

D’après les autorités sanitaires, l’intervention largement médiatisée d’Angelina Jolie en 2013 aurait toutefois grandement sensibilisé les femmes sur le sujet. "Au Centre de prévention du cancer du sein de l’hôpital universitaire du sud de Manchester (Royaume-Uni), nous avons observé une nette augmentation du nombre de femmes ayant recours à la double mastectomie préventive, ceci a débuté 9 mois après la révélation d’Angelina Jolie", avait notamment témoigné Gareth Evans, professeur de génétique clinique, dans un commentaire publié en 2015 dans le journal Breast Cancer Reasearch. En France aussi, le témoignage de l'actrice a eu un impact, engendrant une grande augmentation des demandes de consultations génétiques

 

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