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Diabète de type 2 : l'entraînement par vibrations corporelles aiderait à réduire les inflammations

Des chercheurs américains ont compris comment l'entraînement par vibrations corporelles pouvait améliorer le contrôle de la glycémie et la résistance à l’insuline. 

Diabète de type 2 : l'entraînement par vibrations corporelles aiderait à réduire les inflammations CentralITAlliance/iStock




La thérapie par vibrations corporelles (whole body vibration, WBV) ou vibrotonie corporelle est une forme d’exercice passif apparue pour la première fois à la fin des années 1990. Depuis, elle a beaucoup gagné en popularité dans les salles de sport et est plus connue sous le nom de power plate. Il s’agit d’un type d’exercice passif où la personne se tient debout sur une plateforme qui vibre rapidement dans une ou plusieurs directions. Les vibrations rapides forceraient les muscles du corps à se contracter, ce qui entraînerait une espèce d’exercice.

La performance et l’intensité des muscles

Cette théorie semble confirmée par la science puisque de nombreuses études ont montré que le WBV améliore la performance et l’intensité des muscles, les aidant à terme à réduire la graisse. D’autres ont également prouvé que cela pouvait réduire l’inflammation et même inverser les nombreux symptômes de diabète de type 2 telle que l’urination fréquente et la soif excessive. Aujourd’hui, des chercheurs américains ont travaillé à comprendre comment cette pratique pouvait améliorer le contrôle de la glycémie et la résistance à l’insuline. Leur étude est parue dans le  International Journal of Molecular Sciences.

Afin d’examiner les macrophages (cellules immunitaires jouant un rôle clé dans l’inflammation et la santé intestinale), les Docteur Yu du Collège médical de Géorgie et Baban de l’Université d’Augusta ont travaillé sur trois souris avec un diabète de type 2, soit des rongeurs génétiquement modifiés pour avoir une carence en leptine, et trois souris "normales". Ils leur ont fait faire 20 min de WBV à une fréquence 30 Hertz et une amplitude de 3mm tous les jours pendant un mois avant de collecter leur tissu adipeux et leurs selles. 

Une suppression de l’inflammation dans l’intestin

Ils ont ainsi pu observer un changement chez les souris à la fin de l’étude. Ils ont notamment découvert la multiplication par 17 d'une bactérie du nom d’Alistipes qui joue un rôle clé dans l'inflammation de l’intestin. En effet, cette dernière se nomme Alistipes et augmente les niveaux dans la chaîne courte des acides gras, des composés ralentissant l’inflammation dans l’intestin. Des recherches précédentes avaient par ailleurs déjà mis à jouer de faibles niveaux de ces bactéries chez les gens souffrant de la maladie de Crohn. 

Parmi la courte chaine des acides gras qu’Alistipes aide à relâcher, on retrouve la butyrate, une fibre métabolique diététique qui peut renverser les effets négatifs d’un régime alimentaire riche en graisses. Alistipes aide à fermenter la nourriture dans l’intestin et à améliorer le métabolisme en général, aidant le corps à utiliser du sucre pour créer de l’énergie, expliquent les chercheurs.

Autre observation intéressante : chez tous les rongeurs, le WBV an entraîné une augmentation dans deux macrophages M2, des cellules immunitaires supprimant l’inflammation, ainsi qu’un développement des cytokines anti-inflammatoires, comme l’interleukine-10. Chez les souris malades, le WBV a par ailleurs ramené le niveau de M2 au même niveau que les saines.

Des recherches complémentaires sont nécessaires

Quant à savoir si donner de petites doses d’Alistipes comme médicament combinées avec une cession plus courte de WBV aurait un effet thérapeutique, la "séquence n’est pas encore complètement claire". Une fois cette bactérie plus présente dans l’intestin, le ratio entre les macrophages pro-inflammatoires M1 et anti-inflammatoire M2 a également augmenté, expliquent les chercheurs.

En conclusion, il semblerait que le WBV puisse réduire l’inflammation dans l’intestin et renforcer le métabolisme. Des travaux complémentaires sont toutefois nécessaires afin de mieux comprendre comme une activité mimant l’exercice physique sans aucun mouvement actif pourrait entraîner tant d’effets positifs, notent les scientifiques.

Le diabète est une maladie très fréquente dans le monde. D’après l’OMS, le nombre de personnes atteintes est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. Et une grande majorité des malades sont atteints de diabète de type 2. Ce dernier résulte d’une mauvaise utilisation de l’insuline dans l’organisme. Il survient le plus souvent en résultat d’une surcharge pondérale et de la sédentarité. 

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