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Reproduction

Des récepteurs sur les cellules utérines impliqués dans le choix des spermatozoïdes

Une équipe scientifique de l’Université de Californie a découvert la présence de récepteurs sur les cellules utérines, qui faciliteraient la survie de certains spermatozoïdes lors de leur entrée dans l’utérus et favoriseraient ainsi la fécondation de l’ovule.

Des récepteurs sur les cellules utérines impliqués dans le choix des spermatozoïdes PhonlamaiPhoto/iStock




Pourquoi 200 millions de spermatozoïdes sont-ils libérés dans l’utérus lorsqu’un seul parvient finalement à féconder l’ovule ?

Cette question, sur laquelle de nombreux chercheurs se sont déjà penchés, est le point de départ des travaux dirigés par le Pr Pascal Gagneux, anthropologue moléculaire à l’Université de Californie, à San Diego.

L’une des réponses invoquées est que lorsqu’ils arrivent dans l’utérus, les spermotozoïdes doivent faire face à une attaque du système immunitaire. Son objectif : éliminer la très grande majorité des cellules reproductrices mâles tout en permettant à certains de survivre pour que l’un d’eux féconde l’ovule situé dans les trompes de Fallopes.

Mais comment se fait-il que tous les spermatozoïdes ne soient pas éliminés par l’attaque immunitaire ? Le Pr Gagneux et son équipe ont peut-être trouvé la réponse.

Dans une étude publiée dans le Journal of Biological Chemistry, ils expliquent avoir découvert que les cellules endométriales tapissant l’utérus sont pourvues de récepteurs capables de reconnaître une molécule de glycane à la surface des spermatozoïdes. Cette interaction pourrait permettre d’ajuster la réponse immunitaire de la femme en aidant certaines cellules reproductrices mâles à traverser la réaction leucocytaire, du nom des globules blancs qui participent à la protection contre les agressions d'organismes extérieurs

Des récepteurs dont le rôle reste à déterminer

Comment cette interaction fonctionne-t-elle ? Comme le système immunitaire inné, elle utilise les protéines appelées glycanes riches en acide sialique dont sont enrobés les spermatozoïdes. Le système immunitaire réussit à différencier les cellules utérines des "envahisseurs" en détectant cet acide sialique.

L’équipe du Pr Gagneux a observé la présence de récepteurs de liaison à l'acide sialique appelés siglecs sur les cellules endométriales. Ce sont ces récepteurs endométriaux qui peuvent se lier au sperme et l'hypothèse est que cette liaison atténuerait la réponse immunitaire.

Toutefois, des points restent à éclaircir. Cette interaction pourrait en effet aider les spermatozoïdes à franchir la réponse immunitaire mais également être un moyen pour les cellules utérines d'éliminer les spermatozoïdes défectueux.

"C'est quelque peu embarrassant de ne pas pouvoir dire grand-chose sur la signification de cette [interaction]", reconnaît le Pr Gagneux. La première étape dans la compréhension de sa signification physiologique sera donc de rechercher l'interaction directe entre le sperme et le tissu utérin intact car cette première étude a examiné uniquement le sperme en interaction avec les protéines purifiées.

"Il est humiliant de travailler dans un domaine aussi mal compris. La reproduction est une lutte très délicate à bien des niveaux. Le fait qu'il y ait aussi ce jeu immunitaire est complètement fascinant !", conclut le Pr Gagneux.

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