• CONTACT

QUESTION D'ACTU

Hormone thyroïdienne

Hypothyroïdie : 10 messages clés pour une meilleure prise en charge

Une à deux personnes sur 100 sont concernés par l’hypothyroïdie en France, selon les estimations. Mais la prise en charge ne serait pas suffisante : un traitement à base de levothyroxine serait trop souvent prescrit sans qu’il y ait eu au préalable un dosage sanguin de la TSH.

Hypothyroïdie : 10 messages clés pour une meilleure prise en charge Milkos / istock




L’hypothyroïdie est due à un déficit en hormone thyroïdienne. Si cette maladie est rare, ces effets sont nombreux : elle provoque un ralentissement du fonctionnement de l’organisme, y compris du cœur et du cerveau. En conséquence, l’hypothyroïdie se manifeste de manière très variée : fatigue, peau sèche, constipation, frilosité, difficultés de concentration, prise de poids...

Elle touche essentiellement les femmes et survient en général après 60 ans. Mais cette maladie serait mal prise en charge : selon les données de remboursement de l’Assurance-maladie, un traitement à base de levothyroxine est instauré une fois sur trois sans confirmation biologique du diagnostic, c’est à dire sans qu’un dosage sanguin de la TSH (thyroïd stimulating hormon) n’ait été pratiqué.

Rappeler les bonnes pratiques

La HAS (Haute autorité de Santé) a publié en ligne ce 19 mars un document rappelant dix points clefs d'une prise en charge pertinente des patients atteints d'hypothyroïdie. La Haute autorité de santé élaboré ce texte avec des médecins et des patients. Il s’adresse en premier aux généralistes et aux endocrinologues afin de rappeler quelques points clés, comme par exemple "la décision thérapeutique et le suivi du traitement doivent prendre en compte aussi bien les dosages hormonaux que les symptômes et le ressenti du patient. A ce titre, il est essentiel que le médecin instaure avec son patient un dialogue de qualité." Il détaille ensuite les étapes d’une bonne prise en charge.

Les étapes d’une bonne prise en charge

  1. Un dosage de TSH ne devrait être fait que s’il y a des signes cliniques évocateurs de dysthyroïdie.
  2. En présence de symptômes évocateurs d’hypothyroïdie, le dosage de la TSH "doit être réalisé en première intention". S’il est anormal, il faut le recontrôler et y ajouter un dosage de T4L (la T4 libre est une autre hormone thyroïdienne).
  3. Le dosage des anticorps anti-TPO n’est pas nécessaire pour diagnostiquer une hypothyroïdie. Mais il peut être utile pour « rechercher une origine auto-immune éventuelle de la maladie ».
  4. Si le taux de TSH est peu élevé (entre 4 et 10 mUI/L) et que la T4L est normale, il vaut mieux effectuer un nouveau dosage, à distance. Ensuite seulement pourra être prescrit, si besoin, un traitement.
  5. Le dosage de la T3L n’est pas nécessaire lors du diagnostic initial d’une hypothyroïdie car " l’intérêt du dosage de la T3L dans le diagnostic initial d’une hypothyroïdie n’est pas démontré".
  6. Il ne faut pas prescrire de traitement à base de lévothyroxine sans, au préalable, un dosage hormonal.
  7. En cas d’hypothyroïdie fruste (TSH augmentée mais T4L normale), si le taux de TSH dépasse 10 mUI/L, lors de deux examens successifs, "un traitement par lévothyroxine doit être discuté" avec le patient, afin de prévenir une évolution vers une hypothyroïdie avérée.
  8. Une fois un traitement par lévothyroxine commencé, il est recommandé de doser à nouveau la TSH 6 à 8 semaines après, et également après tout changement de dose ou de spécialité médicamenteuse.
  9. La lévothyroxine est un médicament à "marge thérapeutique étroite", la HAS indique donc que pour les patients traitées sans effet indésirable, il n’y a pas lieu de changer de traitement. Si un changement est nécessaire (indisponibilité du médicament...), une surveillance clinique et biologique est recommandée.
  10. Un examen annuel est préconisé (interrogatoire, examen clinique, dosage de la TSH) chez les personnes bien équilibrées par leur traitement. Mais en cas de symptômes, il faut consulter rapidement.

Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !

EN DIRECT

LES MALADIES

J'AI MAL

Bras et mains Bras et mains Tête et cou Torse et haut du dos Jambes et pied

SYMPTÔMES