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Aux Etats-Unis, des médecins pratiquent les mutilations génitales féminines

Il y a quelques mois, aux Etats-Unis, un juge a abandonné les charges contre deux médecins accusés d'avoir pratiqué des mutilations génitales sur des jeunes filles, sous prétexte que l'interdiction de ce procédé était inconstitutionnelle. 

Aux Etats-Unis, des médecins pratiquent les mutilations génitales féminines Shidlovski/iStock




Dans l’imaginaire collectif, la mutilation génitale féminine est une pratique barbare et arriérée qui n’a plus lieu que dans les parties les plus pauvres et reculées du monde…Et pourtant. Il y a quelques mois, aux Etats-Unis, un juge fédéral de Détroit (Michigan) a acté que l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) était inconstitutionnelle.

"Aussi affreuse que cette pratique puisse-être, le Congrès a outrepassé ses limites en légiférant pour interdire les MGF. Ces dernières sont une 'activité criminelle locale' qui, conformément à la longue tradition et à notre système de gouvernement fédéral, incombe aux États de réglementer, et non au Congrès", a-t-il déclaré, annulant ainsi les charges retenues contre deux médecins accusés d’avoir mutilé des jeunes filles dans le Michigan, dans l'Illinois et dans le Minnesota. Si d’autres accusations sont toutefois toujours en cours contre l’un des médecins et plusieurs de ses complices, cette affaire a ouvert le débat sur une pratique toujours bien plus répandue que l'on ne croit, en Occident et ailleurs. 

Aujourd'hui, au moins 200 millions de femmes et de jeunes filles ont été victimes de mutilations génitales ou MGF dans le monde, informe l’UNICEF qui met en garde contre cette pratique sociale dangereuse "aux conséquences dramatiques sur le mental et la santé". Les excisions "sont considérées comme une violation des droits des filles à la santé, à leur bien-être et à leur autonomie", est-il écrit. 

Des mutilations de plus en plus réalisées par des professionnels

La plupart des MGF ont lieu dans les pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Elles sont le plus souvent réalisées par idéologie religieuse, que ce soit pour contrôler la sexualité de la jeune fille par l’ablation de son clitoris par exemple, ou pour "la rendre plus propre". En effet, certaines cultures considèrent les organes génitaux de la femme comme sales et impurs. Dans ces régions, les MGF sont également réputées pour favoriser la fécondité alors que bien au contraire, les mutilations peuvent provoquer des infections susceptibles d’endommager les organes reproducteurs.

Auparavant, ces mutilations étaient surtout réalisées par des membres de la famille de la jeune fille. Toutefois, ces dernières années on a assisté à une augmentation de ces pratiques par les professionnels de la santé dans des hôpitaux ou des cliniques. Au Soudan et en Egypte, 80% de ces mutilations sont désormais réalisées par des médecins. Quelques uns affirment le faire pour le bien de la patiente, leurs outils étant plus propres et sûrs que ceux d’un amateur. Certains sont quant à eux idéologiquement et religieusement convaincus des bienfaits de cette pratique tandis que pour les autres, enfin, l’appât du gain est plus fort que tout : il s’agit d’une simple opération chirurgicale, rien de plus.

Aujourd’hui, on estime que 5% des femmes mutilées vivent en Europe, dont 53 000 résidant en France. C’est pourquoi, en 2005, le gouvernement a décidé d’en faire une question de santé publique, devenant le premier pays à rembourser les frais chirurgicaux de réparation.  

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