Maux de tête, fourmillements, sensations de brûlure, problèmes cutanés, irritabilité, nausées, fatigue... Selon les conclusions de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les souffrances physique et psychologique des personnes se disant hypersensibles aux ondes électromagnétiques sont réels. Dans un récent rapport, l'Anses reconnaît pour la première fois officiellement les symptômes de ces personnes, sans toutefois pouvoir établir de lien direct avec une quelconque intolérance aux champs magnétiques. "Aucune preuve expérimentale solide ne permet actuellement d'établir un lien de causalité entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS", écrit l'Anses.
70 000 personnes concernées en France
Environ 70 000 personnes en France se définissent comme intolérantes aux ondes électromagnétiques. Leur souffrance est telle, que la plupart sont obligées de quitter la ville pour échapper aux fréquences des téléphones portables, antennes relais, micro-ondes et wifi. En 2015, le tribunal du contentieux de l'incapacité de Toulouse a accordé une allocation adulte handicapé (AAH) à une femme hypersensible retranchée chez elle. Une première en France.
"J’ai des maux de tête continuels. Et maintenant que le wifi est partout, j’ai des problèmes d’équilibre et des nausées", raconte à Europe 1 Christiane Esteve, 73 ans, hypersensible depuis 20 ans. Sa souffrance est telle, qu'elle utilise "des baldaquins, des tissus anti-ondes à base de cuivre et d’argent. Je me suis fait un bonnet pour me protéger la tête".
"Un problème handicapant"
Si aucune étude ne permet d'établir de lien entre ces symptômes et une exposition aux ondes électromagnétiques, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a nommé le syndrome en 2005 : l'hypersensibilité électromagnétique (HSEM). "La HSEM ne constitue pas un diagnostic médical", mais se caractérise "par divers symptômes non spécifiques qui diffèrent d'un individu à l'autre". Elle considère que "quelle qu'en soit la cause, la HSEM peut être un problème handicapant pour l'individu touché". A ce titre, l'Anses préconise une prise en charge de ces patients, leurs symptômes étant avérés.