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Chromosome Philadelphie

La moitié des leucémies myéloïdes chroniques en rémission prolongée sans aucun traitement

Dans la leucémie myéloïde chronique, les malades peuvent être dans 1 cas sur 2 en rémission sans aucun traitement après quelques années d’un inhibiteur de tyrosine kinase de 2e génération.

La moitié des leucémies myéloïdes chroniques en rémission prolongée sans aucun traitement chagpg/epictura


  • Publié le 20.02.2018 à 16h38
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  • Mise à jour le 20.02.2018 à 17h00
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Dans la leucémie myéloïde chronique (LMC) avec chromosome Philadelphie, une maladie qui a été un des premiers triomphes de la médecine, de nombreux malades ont été mis en rémission avec le premier inhibiteur de la tyrosine kinase (TKI), l’imatinib.

Le problème est que l’on ne sait pas quand arrêter le traitement par TKI et que des résistances risquent d’apparaître sous TKI. Dans une nouvelle étude, parue dans la revue Annals of Internal Medicine, plus de 50% des malades restent en rémission plus d’un an après l’arrêt de tout traitement.

La LMC sécrète trop de tyrosine kinase

La leucémie myéloïde chronique est un cancer qui se caractérise par la production excessive de globules blancs au sein de la moelle osseuse. Presque tous les malades atteints de LMC ont une anomalie résultant de la fusion de deux chromosomes (le 9 et le 22) dans les cellules souches de la moelle osseuse, provoquant l'apparition d'un chromosome anormal, connu sous le nom de « chromosome de Philadelphie ».

Ce chromosome induit la production d’une protéine appelée « BCR-ABL » qui entraîne elle-même, la synthèse d’une « tyrosine kinase »), une enzyme responsable de la prolifération des globules blancs.

La LMC représente environ 10 à 15 % des cas de leucémie chez les adultes dans le monde, avec une incidence de un à deux cas pour 100 000 personnes par an

Une évaluation de la réponse thérapeutique

La rémission sous imatinib a été une première étape, mais sans possibilité d’arrêter le premier inhibiteur de la tyrosine kinase. Puis sont apparues au fil du temps des résistances à l’imatinib qui ont conduit à développer des inhibiteur de la tyrosine kinase de 2e génération, comme le nilotinib.

Avec l’apparition d’une technique d’analyse de la moelle, il a été possible de définir des tests quantitatifs permettant de définir au plan international des réponses moléculaires profondes de la maladie dans la moelle avec une sensibilité d’au moins RM 4,5.

Un arrêt de traitement chez 50% des malades

Cent soixante-trois malades en rémission sous une succession d’imatinib puis nilotinib pendant au moins 3 ans ont été suivi. Une réponse moléculaire profonde (RM 4,5) a été obtenue chez 126 d’entre eux qui sont alors rentrés dans une phase de traitement de consolidation par nilotinib pendant un an avant que le traitement ne soit interrompu : 58% sont toujours en rémission moléculaire profonde à 48 semaines sans traitement et 53% à 96 semaines.

Sur les 56 malades qui ont du reprendre le nilotinib, 55 ont récupéré une réponse moléculaire profonde sous TKI et 52 une réponse moléculaire RM 4,5. Aucun n’a évolué vers une crise blastique.

Une évolution de la stratégie

Dans la LMC, une nouvelle stratégie est en train de se dessiner et dans la mesure où les malades seront traités plus tôt par inhibiteur de tyrosine kinase, les résultats devraient encore s’améliorer.

Les malades sont mis en rémission rapidement avec un inhibiteur de la tyrosine kinase qui sera utilisé beaucoup plus tôt dans le cours évolutif de la maladie, l’imatinib ou le nilotinib d’emblée.

Une fois la réponse moléculaire profonde obtenue, il est possible d’espérer une rémission prolongée sans traitement pour au moins la moitié des malades, et en cas de rechute, il est possible de reprendre l’inhibiteur de tyrosine kinase avec le même bénéfice qu’initialement. Tous les malades auront donc des « congés médicamenteux » et pour la moitié d’entre eux, ces congés pourront se prolonger bien au-delà de « l’année sabatique ».

Cette stratégie a été validée par une autorisation de mise sur le marché du nilotinib.

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