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Réponse immunitaire

Aluminium dans les vaccins : pourquoi il est utilisé

Un rapport confidentiel de l'ANSM suggère que les adjuvants d'aluminium dans les vaccins ne sont pas dénués de risque pour la santé.

Aluminium dans les vaccins : pourquoi il est utilisé robeo123/epictura




Comme l’ombre d’un doute… Utilisé en adjuvant dans de nombreux vaccins, l’aluminium ne serait pas aussi sûr qu’affirmé. C’est en tout cas ce que suggère un rapport du conseil scientifique de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), remis en mars mais jamais rendu public. Des hypothèses qui méritent d’être creusées, selon le directeur de l’ANSM interrogé par nos confrères du Parisien.

Le journal révèle les grandes lignes des échanges menés avec l’équipe du Pr Romain Gherardi, à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil, qui travaille sur la toxicité des adjuvants à base d’aluminium – sans pour autant remettre en cause l’intérêt de la vaccination. Les deux pistes qui émergent de ces entretiens pourraient expliquer certaines complications graves liées à l’injection de vaccins – comme la myofasciite à macrophages.

Même aux faibles doses utilisés, l’aluminium est capable de s’accumuler dans l’organisme, occasionnant des dégâts neurotoxiques à long terme. L’autre hypothèse est de nature génétique : les chercheurs d’Henri-Mondor auraient identifié 7 gènes surreprésentés chez les patients qui ont développé une myofasciite à macrophages.
Une nouveauté par rapport aux éléments déjà avancés. Pourquoidocteur fait le point sur l’état des connaissances scientifiques et sur les positions des sociétés savantes.

A quoi sert un adjuvant ?

Les vaccins ont pour objectif de protéger d’une maladie infectieuse en « préparant » le système immunitaire. Pour cela, l’organisme est exposé à un antigène, contre lequel il développe des anticorps. Mais ces protéines ne suffisent pas à déclencher une réponse suffisante. Les adjuvants sont donc utilisés afin d’activer la réponse immunitaire spécifique de manière plus efficace.

L’aluminium est le plus utilisé d’entre eux. Notamment en raison de sa sécurité, mais aussi parce qu’il permet de réduire lia quantité d’antigènes administrée à des doses « négligeables au regard des apports alimentaires, cosmétiques ou professionnels », selon l’Académie de pharmacie.

Son « mécanisme d’action repose sur son effet de dépôt au site d’injection, explique l’Académie de médecine dans son rapport. Un relargage progressif de l’antigène vaccinal se produit. » Autre avantage : il améliore la production d’anticorps. « Le site d’injection doit être de préférence intramusculaire car les réponses immunitaires et la tolérance locale sont meilleures que par la voie sous-cutanée », précise toutefois l’Académie.

Quels sont ses effets sur l’organisme ?

Comme tout médicament, les vaccins ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. Ils sont le plus souvent bénins, mais quelques cas graves leur ont été attribués – pas toujours à raison. Si la piste de l’autisme, un temps attribué aux adjuvants aluminiques, a été écartée, une autre pathologie est bel et bien associée à cette substance : la myofasciite à macrophages.
Cette maladie, très rare, se caractérise par une lésion musculaire due à l’infiltration de macrophages imprégnés en aluminium. A l’origine de sa découverte : l’équipe du Pr Romain Gherardi.

Mais la myofasciite à macrophages a de quoi laisser perplexe. 500 cas ont été observés entre 2002 et 2013… puis un seul. Autre élément étonnant : la France concentre l’immense majorité des patients. Qui correspondent à un profil spécifique. Ce sont surtout des adultes « exposés à un nombre élevé de vaccinations contenant de l’aluminium dans les 10 années antérieures », précise le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Les nourrissons, eux, semblent épargnés.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) apporte plusieurs hypothèses à ce phénomène étrange. La pratique des biopsies, d’abord, est spécifique en France. En outre, l’administration du vaccin a changé dans le pays. Elle se fait désormais par voie intramusculaire. Le taux accru de dépistage, enfin, pourrait influencer la détection.

Des alternatives existent-elles ?

« Les sels d’aluminium sont ajoutés aux antigènes vaccinaux depuis 1920 sans qu’aucun pays ou instance officielle n’ait jamais remis en cause le bien-fondé de cette adjonction ni la sécurité des vaccins contenant cet adjuvant », souligne l’Académie de médecine. Cela n’a pas empêché la mise au point d’autres formes d’adjuvants.

Squalène, dérivés bactériens et autres vésicules artificielles peuvent remplacer l’aluminium lorsque celui-ci n’est pas efficace – contre la grippe par exemple – ou insuffisamment – contre le papillomavirus notamment.

Quant au phosphate de calcium, régulièrement évoqué par les opposants à la vaccination, il n’est plus utilisé. Testé par l’Institut Pasteur, cet adjuvant a livré des résultats contradictoires. Le HCSP fait état de « taux d’anticorps égaux ou plus faibles, exceptés en rappel, que les adjuvats à base d’aluminium » pour une absorption moitié moins performante. Une fiabilité insuffisante qui a poussé à son abandon.

En l’état, l’Académie de médecine conclut que les adjuvants à base d’aluminium restent « indispensables pour la réponse immunitaire ». Trouver d’autres alternatives nécessiterait, en outre, 5 à 10 ans de recherche avant une disponibilité.

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