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Rapport de l'Oms

Cancers à Fukushima : une surveillance pendant des décennies

L'accident de Fukushima va entraîner davantage de cancers pour les populations proches du site. Afin de les protéger, la surveillance devra durer des décennies, selon l'Oms.

Cancers à Fukushima : une surveillance pendant des décennies Yasushi Kanno/AP/SIPA




L'Organisation mondiale de la Santé (Oms) a publié la première étude des effets mondiaux sur la santé de l'exposition aux rayonnements radioactifs depuis l'accident de la centrale de Fukushima en mars 2011. Cette étude est le produit d'une série d'analyses dirigées depuis deux ans par l'Oms sur les doses estimées et leurs effets potentiels sur la santé. Les résultats qui en ressortent sont plus ou moins inquiétants selon les populations étudiées.

«Une ventilation des données en fonction de l'âge, du sexe et de la proximité par rapport à la centrale nucléaire indique que le risque de cancer est majoré pour les personnes situées dans les zones les plus contaminées » précise le rapport. Une augmentation des risques estimés qui s'établit à: 4% environ pour l'ensemble des cancers solides, chez les femmes; 6% environ pour le cancer du sein; 7% environ pour la leucémie, chez les hommes; et 70% au maximum pour le cancer de la thyroïde, chez le sujet de sexe féminin. Concernant les personnes vivant dans la deuxième zone la plus contaminée de la préfecture de Fukushima, les risques estimés seraient inférieurs de moitié environ à ceux de la zone où les doses reçues étaient les plus élevées.

Dans ce document de près de 200 pages, une section est également consacrée au cas spécifique des travailleurs d'urgence dans la centrale nucléaire de Fukushima. Selon les estimations, les deux tiers  présentent des risques de cancer semblables à ceux de la population générale, et un tiers d'entre eux aurait un risque majoré de 20%. 

Pour ces populations plus à risque que les autres, l'OMS souligne dans son rapport qu'il faudra « surveiller à long terme l'état de santé des personnes exposées à un risque élevé tout en fournissant les services nécessaires de suivi médical et de soutien». Le Dr Maria Neira, Directeur du Département Santé publique et environnement de l'OMS, estime que  « cela va rester durant des décennies un élément important de l'action de santé publique engagée face à la catastrophe ».

Une surveillance continue de l'environnement, en particulier des aliments et de l'eau, et l'application de la réglementation existante, en vue de réduire à l'avenir l'exposition potentielle aux radiations  doivent faire partie des préoccupations, selon l'Oms. De plus, le rapport note que l'impact psychologique pourrait avoir des conséquences sur la santé et sur le bien-être.

En dehors de ces zones les plus contaminées, « aucune augmentation observable de l'incidence du cancer n'est attendue.»  Des risques prévus qui seraient donc faibles pour l'ensemble de la population à l'intérieur et à l'extérieur du Japon. Pour cette dernière par exemple, le rapport prétend qu'aucune augmentation observable des taux de cancer n'est prévue. 

Ces conclusions  sont déjà vivement critiquées par l'ONG Greenpeace qui juge que « le rapport de l'Oms sous-estime honteusement l'impact des premières radiations de la catastrophe de Fukushima sur les personnes présentes à l'intérieur de la zone d'évacuation d'un rayon de 20 kilomètres, et qui n'ont pas été capables de partir rapidement ».
Greenpeace cite les travaux d'une experte allemande, Oda Becker, qui évalue à "des centaines de millisieverts" la dose à laquelle ont été exposées les personnes à moins de 20 km de la centrale. L'ONG considère que ce rapport est « une déclaration politique pour protéger l'industrie nucléaire » et non « un travail scientifique axé sur la santé des personnes ». 

 

 

 

 




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