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QUESTION D'ACTU

Campagne contre les UV artificiels

Cabines de bronzage : le choc des images pour heurter les jeunes

Images chocs et avertissements sanitaires, des chercheurs proposent d’adapter la lutte anti-tabac aux cabines de bronzage. 

Cabines de bronzage : le choc des images pour heurter les jeunes nd3000/epictura




Aux grands maux, les grands remèdes. 7 000 cas de mélanome sont diagnostiqués chaque année en France. Dans 9 cas sur 10, l’exposition excessive aux rayons ultraviolets est en cause. Les cabines de bronzage, qui proposent des UV artificiels, sont donc dans le collimateur des autorités sanitaires. Mais comment avertir efficacement la population de leurs risques ? Le Centre de lutte contre le cancer de l’université de Caroline du Nord (Etats-Unis) propose de s’inspirer de la lutte anti-tabac. Associer des images choc à des avertissements écrits est efficace pour détourner les jeunes de ces appareils, concluent ses chercheurs dans le Journal of Health Communication.

Mettre des images sur les mots

L’équipe américaine a recruté 568 lycéennes et leur a présenté différentes campagnes de prévention. « Les UV artificiels constituent clairement un comportement modifiable. Personne n’a besoin d’une cabine de bronzage », explique Seth Noar, principal auteur de cette étude. L’approche la plus efficace, pour véhiculer ce message, reste celle adoptée depuis des années pour contrer le marketing de l’industrie du tabac : afficher des messages ciblés en surimpression d’images correspondant au texte.


Deux jumelles aux pratiques différentes. Celle de gauche a recours
aux UV artificiels, celle de droite non 
(Source : UNC Lineberger).

C’est cette stratégie qui déclenche le plus d’émotions négatives chez les jeunes femmes qui ont participé à l’étude. Elles-mêmes l’affirment : ce type de campagne est plus susceptible de les dissuader d’utiliser des UV artificiels qu’un simple texte d’avertissement. Voilà qui devrait inspirer les autorités françaises, qui ont opté pour un message sur le flanc des appareils.

Certaines images ont plus de poids sur la perception des cabines de bronzage. Photographies d’un cancer de la peau, de dégradations oculaires ou encore de rides : voilà quelles visions choquent les jeunes femmes. Elles se montrent, en revanche, plutôt froides face aux manifestations immédiates, comme les brûlures ou les infections.

13 % de Français exposés

Mais une image sans le texte n’aura pas la même influence sur les participantes. Selon elles, les photographies ne sont pas forcément réelles. A l’ère du Photoshop omniprésent, ce constat n’a rien d’étonnant. Elles accordent par contre plus de confiance au texte. Les deux techniques ont donc un rôle complémentaire : attirer l’oeil avant de l’instruire.

S’il faut frapper fort, c’est notamment parce que la population est déjà consciente des risques. « Nombre des jeunes femmes qui ont recours aux UV artificiels connaissent déjà les effets à long terme de cette pratique, mais communiquer sur ces risques à l’aide d’images frappe bien plus qu’un simple texte », résume Jennah Sontag.

Ces résultats sont précieux car les principaux utilisateurs des cabines de bronzage sont de jeunes adultes et principalement de sexe féminin. Or, une exposition aux UV artificiels avant l’âge de 35 ans augmente de 59 % le risque de développer un mélanome. En France, 13 % de la population a déjà eu recours à une cabine ou une lampe de bronzage. Parmi les usagers récents, un tiers déclarent un recours supérieur à 10 fois par an. Un taux inquiétant, car le risque de cancer cutané augmente avec le nombre d’expositions.

 

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