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QUESTION D'ACTU

Congrès de l'ASCO 2015

Cancer colorectal : le test immunologique pour améliorer le dépistage

Le cancer colorectal reste parmi les plus meutriers en France. Si quelques nouvelles pistes thérapeutiques émergent, la prévention reste l’arme la plus efficace.

Cancer colorectal : le test immunologique pour améliorer le dépistage PURESTOCK/SIPA




Depuis quelques années, les innovations thérapeutiques dans le traitement du cancer colorectal se font rares. Au congrès annuel de la Société américaine d’oncologie clinique (ASCO), quelques essais, explorant la piste de l’immunothérapie notamment, ont été présentés. Face à un cancer, dont le pronostic à un stade avancé est mauvais, la prévention doit être renforcée.

17 000 morts par an

L’an dernier, le cancer colorectal a tué un peu plus de 17 000 Français et près de 35 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Ce cancer reste parmi les trois plus meurtriers chez les hommes mais aussi les femmes. Pourtant, paradoxalement, c’est l'un des cancers qui se soignent le mieux, quand il est à un stade précoce. « On sait traiter ces formes facilement, explique Jérôme Viguier, directeur du pôle Santé publique et Soins à l’Institut national du cancer (INCa). La chirurgie est alors suffisante et il n’y a pas besoin de recourir aux chimiothérapies ou aux radiothérapies. »

Mais malgré l’existence depuis 2009 d’un dépistage organisé pour les 50-74 ans, beaucoup de patients sont encore diagnostiqués tardivement. « Quand on arrive sur ces formes avancées, le pronostic est moins bon, même si nous disposons d’armes thérapeutiques », souligne Jérôme Viguier.

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Jérôme Viguier, directeur du pôle Santé publique et Soins à l’INCa : « La chirurgie est quasiment toujours utilisée, suivie d'une chimiothérapie qui maintenant fait appel aux thérapies ciblées... »

Les derniers chiffres de l’INCa révélaient que, parmi les personnes concernées par ce programme de dépistage, seules 30 % environ y participent. L’Institut espère que le déploiement de nouveaux tests de dépistage immunologique en mai dernier permettra d’augmenter cette participation de 10 à 15 %.


Peu d'innovations

Alors que l'oncologie clinique connaît un essor sans précédent, le cancer colorectal laisse chercheurs et médecins en échec. « C’est paradoxalement l’un des cancers où, après l’arrivée des thérapies ciblées il y a quelques années, les évolutions sont assez modestes », concède Jérôme Viguier. Les principaux progrès ont porté sur les techniques de dépistage précoce, mais les thérapies, elles, font du surplace.

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Jérôme Viguier, directeur du pôle Santé publique et Soins à l'INCa : « Actuellement les thérapies restent principalement la chimiothérapie et l'utilisation des anticorps... »


La voie de l'immunothérapie

L'immunothérapie, en particulier l'utilisation des molécules « anti-PD1 », qui a démontré des résultats spectaculaires dans le traitement de certains cancers du poumon, ou mélanomes, est une voie de recherche également explorée pour le traitement des cancers du côlon et du rectum. « Mais les recherches dans le cancer colorectal sont celles qui sont le moins avancées », constate Jérôme Viguier.

Les résultats préliminaires d’un essai utilisant une de ces molécules anti-PD1 ont été présentés à l’ASCO (vidéo en anglais) le week-end dernier. L’étude porte sur un petit nombre de patients mais a suscité un vif intérêt de la part des oncologues présents. En effet, les résultats montrent pour la première fois une réponse significative au pembrolizumab, chez des patients atteints d’un cancer colorectal. Ces patients « répondeurs » présentent la particularité d’avoir un déficit génétique de la capacité à réparer leur ADN, ce qui induit un nombre de mutations important. Or, plus une tumeur est mutée, plus elle est sensible aux molécules anti-PD1. Environ 15 % des patients atteints de cancers colorectaux appartiendraient à ce sous-groupe.

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