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QUESTION D'ACTU

Handicapé à vie

Bébé secoué : une nourrice condamnée à 5 ans de prison

Une nourrisse a été condamnée à 5 ans de prison ferme pour avoir secoué un bébé, provoquant ainsi des lésions cérébrales irréversibles et un handicap à vie.

Bébé secoué : une nourrice condamnée à 5 ans de prison Capture d'écran syndromedubebesecoue.com




Une nourrice de 45 ans a été condamnée ce mercredi à cinq ans de prison ferme par la cour d'assises du Val-de-Marne. Son tort : avoir secoué un bébé pour qu’il arrête de pleurer, le rendant ainsi handicapé à vie.
Les faits remontent au 4 septembre 2008. Ce matin-là, la femme vient garder Xiao, un bébé de sept mois et demi. Elle est elle-même mère de trois enfants et ne dispose pas d’agrément de nourrisse, mais effectue des baby-sittings pour arrondir ses fins de mois. Le soir, lorsque les parents de Xiao retrouvent leur fils, ils constatent qu’il a les yeux gonflés et qu’il semble paralysé. Il est hospitalisé le lendemain et tombe dans le coma.


Lors de l’audience, la quadragénaire a expliqué avoir secoué à trois reprises le bébé  après une double chute du canapé. La première fois pour qu’il cesse de pleurer, et les autres, pour qu’il se réveille. « Je l'ai tenu par les épaules et je l'ai secoué, a-t-elle déclaré en mimant ses gestes devant la cour. C'est ma faute. J'ai fait des gestes irréparables. Je l'ai caché aux parents et l'enfant est devenu infirme à cause de moi ». La nourrisse a exprimé sa « peine » et sa « tristesse » aux parents de l'enfant et explique qu’elle n’était pas au courant des séquelles que pouvaient engendrer ces secousses.

Aveugle, hémiplégique

L’enfant a aujourd’hui sept ans. Il est totalement aveugle et atteint d'une hémiplégie droite. Après avoir passé plus de deux ans à l’hôpital, il suit une scolarité dans une école spécialisée et présente un important retard moteur cérébral. Selon l’avocat général, Xiao aurait pu mourir « si les violences avaient été un cran au-dessus ». Les séquelles définitives ne pourront être évaluées que vers l'âge de vingt ans. La nourrice a également été condamnée à payer 200 000 euros de remboursement au fonds de garantie des victimes qui avait versé cette somme aux parents de l'enfant.

Le syndrome du bébé secoué est relativement courant, selon l’Assurance Maladie, qui évalue à 200 le nombre d’enfants victimes chaque année. Ces données sont probablement sous-évaluées, en raison d’un dépistage limité et d’une sous-déclaration.

Ce syndrome se manifeste par un traumatisme crânien non accidentel (sans choc), qui entraîne des lésions cérébrales. En effet, le cou d’un bébé ne dispose pas d’une musculature assez forte lui permettant de compenser les mouvements de sa tête. Ainsi, sous l’effet des secousses, sa tête se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois de son crâne. Des vaisseaux sanguins cérébraux peuvent alors se rompre.
Les secousses peuvent également entraîner un écrasement du tissu cérébral contre la boite crânienne, ou un cisaillement de celui-ci, entraînant des contusions, des déchirements et un œdème cérébral avec hémorragie. Les conséquences de ces traumatismes peuvent inclure des séquelles neurologiques permanentes, voire la mort. Il suffit d’un seul secouement pour créer des lésions.

Un acte lié à l’épuisement des parents

Les enfants de moins d’un an sont les plus touchés par ce syndrome, dû à l’action d’un adulte, car ces blessures sont liées à des gestes violents qui requièrent une certaine force. « La dangerosité d’un secouement est immédiatement perceptible pour une personne qui assiste à la scène, même pour une personne non avertie, précise l’Assurance Maladie. Des activités normales (jeu, gestes de la vie quotidienne) sont inoffensives pour un nourrisson. »

La plupart du temps, ces secousses sont déclenchées par des pleurs du bébé, que l’adulte ne parvient plus à supporter. La fatigue liée à des nuits sans sommeil peut être aussi à l’origine du passage à l’acte. Un site Internet consacré entièrement à ce domaine fournit des conseils détaillés pour lutter contre l’exaspération face aux pleurs incessants, qui peut entrainer un acte irréversible.

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