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QUESTION D'ACTU

Palmarès des mots crus

Pendant l'amour : joindre la parole aux gestes

Pendant l'amour : joindre la parole aux gestes ©123R- bowie15




Une étude s’est penchée sur les paroles échangées pendant l’amour. Devinez quoi, les amants adorent s’épancher au lit. 92% des participants à l’étude l’affirment en tout cas. L'étude a été réalisée par des chercheurs australiens. Ils ont décrypté pas moins de 569 conversations érotiques et mots d'amour.
Les travaux de Peter Jonason ont été publiés dans la très sérieuse revue de sexologie, Archives of Sexual Behavior (1)et ont permis de définir, dans l'ordre de préférence, huit thèmes principaux de conversation  :

  1. la domination sexuelle (« prends-la », « es-tu mon esclave sexuel ? ») ;
  2. la soumission sexuelle (« fais-moi ce que tu veux ») ;
  3. la possession sexuelle (« tu es à moi ») ;
  4. les fantasmes (« j’imagine que des gens nous regardent ») ;
  5. les conseils pour guider (« va plus vite/plus fort »,…) ;
  6. le renforcement positif (« tu es tellement bonne à ça », « j’aime ton odeur ») ;
  7. les liens intimes (« je t’aime », « chéri »,…) ;
  8. les appels réflexes (« Oui », « oh mon Dieu ! »).

 

Entre égoïsme et altruisme. Selon les chercheurs australiens, les quatre premiers thèmes sont égoïstes et centrés sur la personne, les quatre suivant sont mutualistes, à la fois égoïstes et altruistes, ils permettent le partage d’expérience pour le bien du couple. Cela me rappelle l’un des grands credo du Dr Sylvain Mimoun. Pour atteindre le Saint Graal de l’orgasme, affirme le gynécologue et sexologue, il faut faire preuve « d’égoïsme partagé » : pensez à vous et à votre plaisir, ce qui fera plaisir à votre partenaire et augmentera son propre plaisir…

Transgression. 
De fait, quand vous prononcez des mots crus voire des mots « interdits », cela a plusieurs vertus dont la plus évidente : la transgression qui a un pouvoir d’excitation important. Vous l’avez au moins expérimenté lors de la période du stade anal, décrite par Freud, et qui correspond à la jouissance jubilatoire de prononcer des mots sales (« Pipi, caca » à trois ans, « putain, fais chier » à 15 ans !).

Fantasmes. Le pouvoir des mots est aussi de révéler et d’habiller vos fantasmes. Les paroles jouent leur rôle de tremplin pour le plaisir, sans que vous ayez à passer à l’acte. Vous le dites comme si c’était vrai mais vous ne le faîtes pas, c’est la définition même du fantasme. 
Ca marche parfois beaucoup mieux. Les mots vous permettent aussi de mettre des paroles sur les fantasmes que vous croyez être ceux de l’autre. En retour, cela vous informe beaucoup sur ce que votre partenaire imagine qui vous fera plaisir.

Suggestion. L’étude ne le dit pas, mais c’est vérifié dans la vraie vie et c’est même un conseil de sexologue. vous avez des problèmes, une défaillance ressentie ou réelle, une érection un peu faible, un sexe un peu court, une lubrification qui ne décolle pas, la parole peut venir en renfort des actes pour les masquer  : « vois comme il est dur », « je mouille tellement tu m’excites », etc. Vrai petit miracle de la suggestion, votre partenaire finit par y croire lui aussi…

Information ciblée. Les mots informent et guident, ils permettent de trouver plus facilement du plaisir ensemble, et c’est un atout avec un nouveau partenaire. Il n’est pas obligé de connaître d’emblée votre mode d’emploi, chacun à sa propre géographie érotique.
Chez la femme, toutes les zones du corps peuvent être érogènes mais chacune a les siennes. Chez l’homme, l’essentiel se joue au niveau génital, mais lui aussi peut avoir érotisé certaines zones plus excentrées (épaules, cou, lobe de l’oreille, pied…).
Suivre les indications fournies par l'autre est un moyen habile et facile de  lui permettre d’accéder au bonheur. Et c'est valable pour vous aussi…


Vocabulaire de soumission. Les femmes prononcent des phrases comme  «  prends-moi », « baise-moi " et aiment entendre un vocabulaire de domination, c’est l’inverse pour les hommes. « Les stéréotypes liés au genre semblent exister jusque dans le langage érotique et les amants ont sans doute appris à dire ce que l’autre sexe attend et le plaisir de leur partenaire leur donne du plaisir », indiquent les auteurs de l’étude australienne.
Oubliez cinq minutes que vous êtes féministe, lâchez-vous ! L'amour, c'est du lâcher prise. Ensuite, vous rependrez les banderolles, les voies de l'inconscient, comme celles du plaisir, sont impénétrables.

Des mots… mais une vraie conversation ? 92% des amants aiment parler pendant l’acte sexuel, c’est une nette évolution par rapport à auparavant, mais jusqu’à quel point ? L’étude ne le dit pas, mais dans le secret des consultations de sexologie, on apprend que le dialogue se limite souvent à quelques mots et petites indications géographiques.
Peu de gens finalement osent aborder la question de leurs désirs et avoir une vraie conversation érotique. Les tabous sexuels sont à l’œuvre avec la culpabilité et la peur de passer pour quelqu’un de facile (surtout pour les femmes) ou de pervers (surtout pour les hommes).
Or, comme l’affirme la sexologue Barbara Keesling dans son ouvrage Osez parler sexe avec votre partenaire ( Albin Michel),  « la communication accroît le désir, magnifie les sensations érotiques, intensifie les relations humaines et décuple l’orgasme. C’est l’aphrodisiaque ultime ».
De fait, le premier organe sexuel, c’est le cerveau ! Le parler amoureux est véritable une mine d’or. Vous voilà prévenu(e), ne négligez pas cette piste du langage, elle peut vous vous sortir d'une certaine routine, et vous emmener très loin des sentiers battus.

Comment vous y prendre quand votre répertoire se limite à « Oui » ou « encore » ? Osez expérimenter, soyez à l’écoute de votre amoureux (se), voyez comme il ou elle réagit ( silence ou renforcement, diminution des caresses ou augmentation de celles-ci, regard choqué ou fiévreux…) et allez de l’avant ou faites machine arrière s’il (elle) se montre réticent(e).

Et les cris ? Idem. Observez. Une débauche de cris et de hurlements (plus habituels chez les femmes) peut faire peur à certains amants déstabilisés voire paralysés. La seule façon de savoir, observez les réactions de votre partenaire (surtout si c’est un inconnu). Et poursuivez ou allez-y decrescendo.

Alors heureuse ? Parler après l’amour et débriefer est une tendance plutôt masculine. Les hommes revisitent volontiers l’acte sexuel, ils expriment par là le besoin d’évaluer leur performance et de voir s’ils ont été « à la hauteur ». Ca les rassure.

Pour les femmes (pas toutes évidemment), après s’être abandonnées, elles reprennent le contrôle et redeviennent les femmes qu’elles étaient, donc pas question pour elles de se remémorer le film entier du rapport sexuel, les mots crus et les mots tabous, les positions inesthétiques, les complexes, les doutes ( est-ce que je lui plais ? Est ce qu’il m’aime ? Est-ce que je suis un bon coup ? ). Avec un sérum de vérité et sous hypnose, elles avoueraient peut-être ce qu’elles ont consenti à dire ou à faire dans le feu de l’action…

Et si vous essayiez de revoir le film et en profitiez pour formuler des indications positives ? "J'adore quant tu fais ci ou ça", "c'était  tellement…". C'est une manière d'indiquer le bon scénario pour la prochaine fois !

(1) Etude source : An Examination of the Nature of Erotic Talk. Jonason PK. Arch Sex Behav Sep 9. DOI 10.1007/s10508-015-0585-2

 

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