Perdre du gras constitue un objectif à part entière pour beaucoup. Néanmoins, il existe une idée reçue selon laquelle, à l'inverse, c'est le muscle que nous perdrions dès lors que nous avons faim. Vrai ou faux ? Avant d'y répondre, nous allons brièvement nous intéresser à la manière dont fonctionne le corps. D'abord, l'organisme dépend de trois substrats : les protéines – soit les constituants de la masse musculaire – les lipides – autrement dit, les graisses – et les glucides – les sucres. Ce sont ces derniers qui représentent l'énergie essentielle à la réalisation du moindre effort ou activité physique.
La faim, elle, traduit une baisse de la glycémie, c'est-à-dire du taux de glucose dans le sang. En somme, elle indique le besoin de manger afin de recharger ses réserves de glycogène hépatique et musculaire, ces sucres primordiaux que l'on possède dans le foie et le muscle. Alors, perd-on du muscle quand on a faim ? La réponse est non. "On perd du muscle à partir du moment où les quantités de protéines, de sucres et de graisses ne sont pas les bonnes, explique Bénédicte Le Panse, docteure en physiologie. C'est le cas des personnes qui font des régimes, parce qu'elles restreignent ou suppriment certains aliments".
La néoglucogenèse, synonyme de fonte musculaire
Contraint de se défendre, le corps réagit. Lorsqu'il manque d'énergie, donc de sucres, il en fabrique. Détrompez-vous : il n'utilise pas directement la masse grasse, du moins pas complètement – ce serait trop facile. Non, il crée du sucre à partir de molécules non glucidiques. Ce phénomène a un nom, la néoglucogenèse. "L'organisme se sert des acides animés qui constituent les protéines, développe l'experte. Il utilise un petit peu de lactate, un produit généré par l'effort, puis du glycérol, qui est une bonne graisse". C'est à ce moment que la fonte musculaire apparaît. Ainsi, dès lors que vous n'êtes pas carencés en glucides, vous n'avez pas à craindre la sensation de faim : il s'agit seulement d'un message de votre corps, qui vous intime de manger.