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Mémoire

Cerveau : le déclin cognitif lié à l’âge est plus complexe qu’on ne pensait

Une équipe de chercheurs a mis en évidence la subtilité des mécanismes neuronaux responsables du déclin de la mémoire associé au vieillissement.

Cerveau : le déclin cognitif lié à l’âge est plus complexe qu’on ne pensait CIPhotos / istock




L'ESSENTIEL
  • "A mesure que les gens vieillissent – même en bonne santé – le cerveau devient moins précis dans la façon dont les différentes catégories d’informations visuelles sont représentées dans le cortex visuel. Cette réduction de la sélectivité neuronale liée à l’âge, ou dédifférenciation, est liée à une détérioration des performances de la mémoire."
  • Une nouvelle étude suggère que ce déclin de la mémoire serait en réalité lié à des mécanismes cérébraux beaucoup plus complexes qu’on ne pensait jusqu’à présent.
  • Savoir à quel point le cerveau d'un individu est sélectif pour des groupes d’images ne permet pas de prédire pas à quel point il sera sélectif pour des images individuelles : les mécanismes neuronaux à l’œuvre sont tout simplement distincts. Ce qui remet en question la manière d’appréhender la réduction de la sélectivité neuronale chez les seniors.

"A mesure que les gens vieillissent – même en bonne santé – le cerveau devient moins précis dans la façon dont les différentes catégories d’informations visuelles sont représentées dans le cortex visuel. Cette réduction de la sélectivité neuronale liée à l’âge, ou dédifférenciation, est liée à une détérioration des performances de la mémoire."

Une nouvelle étude, publiée dans The Journal of Neuroscience, suggère que ce déclin de la mémoire serait en réalité lié à des mécanismes cérébraux beaucoup plus complexes qu’on ne pensait jusqu’à présent.

Mémoire : une sélectivité neuronale réduite chez les seniors

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs du Center for Vital Longevity de l'Université du Texas, aux Etats-Unis, ont analysé les données d’une cohorte de 48 adultes en bonne santé, la moitié étant âgés en moyenne de 22 ans et l’autre de 69 ans. A l’aide des techniques d’IRM fonctionnelle, ils ont examiné l’activité cérébrale des participants lorsqu’ils voyaient et traitaient des images de scènes de vie ou d’objets. Certaines des images leur ont été montrées à plusieurs reprises, permettant ainsi de mesurer l’activité cérébrale suscitée à la fois par des catégories d’images et par des éléments individuels.

Concernant les catégories d’images, les scientifiques ont constaté, "comme attendu, que le groupe plus âgé montrait une sélectivité réduite pour les scènes de vie par rapport au groupe plus jeune, mais pas pour les objets", peut-on lire dans un communiqué. Mais concernant les éléments individuels, il est apparu que "le groupe de seniors avait une sélectivité réduite tant pour les scènes que pour les objets".

Déclin cognitif lié à l’âge : des mécanismes neuronaux distincts selon les situations

"Cela implique que les mécanismes à l'origine de la dédifférenciation au niveau de l'élément unique ne sont pas les mêmes que ceux au niveau de la catégorie. Nous avions jusqu'à présent supposé qu'il s'agissait d'un seul et même mécanisme", explique Dr Michael Rugg, qui a dirigé les travaux. Autrement dit, savoir à quel point le cerveau d'un individu est sélectif pour les catégories ne permet pas de prédire pas à quel point il sera sélectif pour les éléments individuels : les mécanismes neuronaux à l’œuvre sont tout simplement distincts.

"Il n'y a pas de théorie universelle de la dédifférenciation neuronale liée à l'âge, conclut le professeur de psychologie. Cela a des implications importantes sur la façon dont nous comprenons et étudions les différences d'âge dans la sélectivité neuronale, dont certaines mesures sont prédictives de la performance de la mémoire."

Ces résultats devraient, selon lui, inviter les scientifiques à "être plus prudents dans la manière dont ils généralisent ce qu’ils voient au niveau de la catégorie à ce qu’il se passe plus largement dans le cerveau vieillissant". Comprendre : il y a d’autres facteurs indépendants qui conduisent à la réduction de la sélectivité chez les personnes âgées. Lesquels ? Ce sera l’objet de futures recherches, promettent les auteurs de l’étude.

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