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Le nouveau filon des cellules souches

En obtenant des cellules souches à partir de fibroblastes, deux équipes, américaine et japonaise, ont ouvert une nouvelle ère thérapeutique. 





Obtenir des cellules souches véritablement pluripotentes, semblables à des cellules embryonnaires, à partir de simples fibroblastes issus de peau. Cette avancée majeure, publiée simultanément par l'équipe japonaise de Shinya Yamanaka (dans le journal Cell) et l'équipe de dans le journal Science, écouter ci-contre) en novembre 2007, pourrait bouleverser le paysage de la recherche sur les cellules souches. Elle fait directement suite aux travaux publiés en juin 2006, de l'équipe de Shinya Yamanaka (université de Tokyo) qui avaient permis d'obtenir des cellules souches induites IPS (induced pluripotent Stem) à partir de cellules adultes de souris. 

La technique développée par le chercheur japonais consiste à reprogrammer une cellule adulte en y introduisant 4 gènes qui la conduisent à retourner à un état indifférencié. Les cellules IPS se comportent ensuite, apparemment, comme des cellules souches embryonnaires et peuvent être différenciées vers tous les types de cellules humaines. En outre, elles sont parfaitement autologues, puisqu'elles peuvent être obtenues à partir des propres cellules du patient.


Obtenir des modèles pathologiques d'un patient


En dehors des applications purement cliniques, portant notamment sur des maladies dégénératives et génétiques, ces nouvelles populations cellulaires offrent des possibilités thérapeutiques indirectes. Elles peuvent en effet être utilisées pour obtenir des modèles pathologiques pour mieux comprendre une maladie et pour tester diverses approches thérapeutiques, éventuellement sur les cellules même d'un patient. Ce nouvel outil pourrait se révéler particulièrement précieux pour effectuer des recherches sur des cellules normalement difficiles à obtenir par biopsie (cerveau, c½ur…). Aujourd'hui, les cellules souches adultes sont encore les plus proches d'applications cliniques (voir ci-contre).

Il devient donc envisageable de ne plus avoir recours à des embryons pour obtenir des cellules souches « embryonnaires », ce qui devrait conduire de nombreux laboratoires à se lancer dans la course sans être limités par les restrictions éthiques actuelles (écouter ci-contre). « Il reste cependant indispensable de continuer la recherche sur les cellules souches embryonnaires car il persiste encore trop d'interrogations sur ces nouvelles lignées cellulaires », estime Michel Pucéat, directeur de recherche à l'INSERM, à Evry. L'un des gènes utilisés pour la reprogrammation est en effet un oncogène. « Les chercheurs assurent que son expression n'est que temporaire mais il faudrait s'assurer qu'il ne reste pas susceptible d'être réveillé, même à long terme », continue ce spécialiste. Par ailleurs, l'introduction des gènes de reprogrammation se fait aujourd'hui par le biais d'un rétrovirus dont certaines séquences délétères pourraient s'introduire dans le génome des cellules. Les chercheurs devront s'attacher à contourner ces deux obstacles, qui rendent impossible toute utilisation clinique à l'heure actuelle. S'ils y parviennent, les cellules IPS pourraient rendre inutile le transfert nucléaire utilisé pour créer Dolly (premier mammifère obtenu par clonage reproductif en 1996), qui pose également un problème éthique. Le risque éthique n'est cependant pas totalement éliminé car, comme s'en inquiétait Shinya Yamanaka lui-même, une même cellule IPS peut donner un spermatozoïde et un ovule d'une même personne, qui pourrait alors devenir seul parent génétique d'un enfant…


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