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Polyarthrite : pourra-t-on bientôt remplacer les injections par des pilules ?

Selon une nouvelle étude américaine, la polyarthrite rhumatoïde pourra être traitée sans injection, souvent contraignante pour les patients, grâce à un médicament administré par voie orale, à l'aide de l'utilisation d'une bactérie. 

Polyarthrite : pourra-t-on bientôt remplacer les injections par des pilules ? Toa55/iStock




L'ESSENTIEL
  • La polyarthrite rhumatoïde est une maladie inflammatoire et chronique qui touche plusieurs articulations. Elle se manifeste par des poussées de durée variable et des périodes d'accalmie.
  • En 2019, près de 386.000 cas de polyarthrite rhumatoïde ont été recensés en France.
  • Sans traitement, la maladie atteint progressivement de nouvelles articulations et entraîne la déformation ou la destruction progressive des articulations touchées (souvent celles des mains et des pieds). 

Traiter la polyarthrite rhumatoïde implique souvent des injections à effectuer tout au long de sa vie. Les contraintes liées aux injections (peur des aiguilles, douleurs, etc) peuvent pousser les patients à manquer certains rendez-vous (par exemple quand ils sont en vacances), voire à éviter le traitement.

C’est en partant de ce constat que des chercheurs du Baylor College of Medicine (États-Unis) ont cherché à trouver, en collaboration avec d’autres institutions, une meilleure façon d'administrer des médicaments efficacement sans nécessairement faire d'injections. Selon leur étude portant sur des rats, publiée le 3 janvier dans les Actes de l'Académie nationale des sciences (PNAS) américaine, les injections pourraient être remplacées par une pilule.

Polyarthrite : administrer le traitement par voie orale… grâce à une bactérie

"Les gens n'aiment pas avoir des injections pour le reste de leur vie, a déclaré l'un des auteurs, la Dr Christine Beeton, professeure de physiologie intégrative à Baylor, dans un communiqué. Dans les travaux en cours, nous avons exploré la possibilité d'utiliser la bactérie probiotique Lactobacillus reuteri comme nouvelle plate-forme d'administration de médicaments par voie orale pour traiter la polyarthrite rhumatoïde."

Des travaux antérieurs du laboratoire Beeton avaient montré qu'un peptide (protéine courte) dérivé d’une toxine issue de l’anémone de mer réduisait efficacement et en toute sécurité la gravité de la maladie chez les rats atteints de polyarthrite rhumatoïde et chez les patients atteints de psoriasis en plaques. "Cependant, le traitement peptidique nécessite des injections répétées, ce qui réduit l'observance du patient, et l'administration orale directe du peptide a une faible efficacité", remarque la Dr Beeton. Les chercheurs ont donc modifié génétiquement la bactérie Lactobacillus reuteri afin de sécréter le peptide dérivé de la toxine d'anémone de mer.

Ils ont choisi la Lactobacillus reuteri parce que c’est l'un des groupes de bactéries lactiques qui a longtemps été utilisé dans l'industrie alimentaire et qui est reconnu comme sûr par la Food and Drug Administration des États-Unis, puisqu'il a un excellent profil de sécurité chez les nourrissons, les enfants, les adultes et même dans une population immunodéprimée.

Pilules contre la polyarthrite : "Les résultats sont encourageants"

"Une autre raison pour laquelle nous avons choisi L. reuteri est que ces bactéries ne restent pas en permanence dans l'intestin. Elles sont éliminées au fur et à mesure que l'intestin renouvelle régulièrement sa couche de surface interne à laquelle les bactéries se fixent, ajoute la professeure. Cela ouvre la possibilité de réglementer l'administration du traitement."

"Les résultats sont encourageants, souligne Christine Beeton. L'administration quotidienne de ces bactéries sécrétant des peptides, appelées LrS235, a considérablement réduit les signes cliniques de la maladie, y compris l'inflammation des articulations, la destruction du cartilage et les lésions osseuses dans un modèle animal de polyarthrite rhumatoïde."

Des recherches supplémentaires sont nécessaires avant son introduction, mais les chercheurs prévoient que ce nouveau système d'administration de médicaments pourrait faciliter le traitement des patients à l'avenir. "Ces bactéries pourraient être stockées dans des capsules qui peuvent être conservées sur le comptoir de la cuisine, affirme la Pr Beeton. Un patient pourrait prendre les gélules en vacances sans avoir besoin de réfrigération ni de transport d'aiguilles et continuer le traitement sans les inconvénients des injections quotidiennes."

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