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Pourquoi les idées reçues sur le SIDA se multiplient chez les jeunes, ce qui fait baisser leur vigilance ?

Transmission par un simple baiser, en partageant le verre d'une personne ... les fausses informations liées au virus du sida augmentent de manière inquiétante.

Pourquoi les idées reçues sur  le SIDA se multiplient chez les jeunes, ce qui fait baisser leur vigilance ? ClaireLucia / istock.




L'ESSENTIEL
  • 33% des jeunes interrogés estiment être mal informés sur le VIH/sida, soit une augmentation alarmante de 22 points par rapport à 2009.
  • 25 % considèrent qu’il existe des médicaments pour guérir du sida.
  • 32 % des jeunes pensent que le VIH peut être transmis en ayant des rapports sexuels protégés avec une personne séropositive.
  • 20% estiment encore que la pilule contraceptive d’urgence peut empêcher la transmission de virus.

A quelques jours du week-end du Sidaction 2021 (le 26, 27 et 28 mars prochains), l’association publie les résultats d’un sondage réalisé par l’Ifop auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans.

En 2021, 67% des jeunes s’estiment bien informés sur le VIH, soit une baisse de 7 points en une année. "L’érosion déjà constatée l’an passé se poursuit, nous atteignons le score le plus bas depuis notre premier sondage en 2000", observe Florence Thune, directrice générale de Sidaction. A titre d’exemple, seuls 51% des sondés s’estiment bien informés sur les lieux où aller se faire dépister, soit une diminution de 20 points par rapport à 2014.

Les idées reçues et les fausses informations liées au virus du sida augmentent de manière inquiétante. 24% des 15-24 ans pensent que le virus du sida peut se transmettre en embrassant une personne séropositive, soit une augmentation de 9 points en 2020. 23% d’entre eux (contre 15% en 2020) estiment que le VIH se transmet en s’asseyant sur un siège de toilettes publiques, et 18% pensent que le VIH se transmet en buvant dans le verre d’une personne séropositive.

Omniprésence de la Covid-19 dans la société

Selon les experts, ces chiffres s’expliquent entre autres par l’omniprésence de la Covid-19 dans la société. "Peu de sujets émergent et sont traités en dehors de la COVID-19, qui impose sa cadence et prend toute la place médiatique. La question du VIH/sida, déjà peu visible avant la crise sanitaire, est encore plus absente des radars médiatiques", explique Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP.

Ce contexte accroît la minimisation et l’invisibilisation du virus du sida chez les sondés. 63% des personnes interrogées expriment une peur du VIH/sida en 2021, contre 72% il y a un an. "C’est le score le plus bas depuis le début du baromètre, on constate une chute de 16 points en 2 ans", poursuit Frédéric Dabi.

Les jeunes de 15 à 24 ans continuent aussi de développer le « syndrome du super héros ». Ils se sentent invincibles face au virus du sida. 41% des sondés estiment qu’il y a de moins en moins de contamination chez les 15-24 ans, or cette tranche représente 13% des nouvelles découvertes de séropositivité en 2019, un chiffre qui stagne depuis plusieurs années.

Reprendre les actions de prévention

"Nous craignons que cette absence de la question du VIH sur les différents canaux d’informations puisse avoir des conséquences sur les pratiques préventives des jeunes. Parmi les personnes ayant déclaré ne pas avoir eu recours au préservatif dans le cadre d’une relation sexuelle, seuls 35% l’expliquent par la réalisation préalable d’un test de dépistage du VIH par les deux partenaires, soit une baisse de 14 points par rapport à 2020", explique Florence Thune.

"La lutte contre l’épidémie de coronavirus ne peut pas en éclipser une autre. Il est urgent de reprendre les actions de prévention et de sensibilisation au VIH/sida et à la santé sexuelle auprès des 15-24 ans, et éviter ainsi une aggravation de l’épidémie de VIH parmi les jeunes", conclut Florence Thune.

Pas assez de dialogue avec les parents

A la suite d'un sondage réalisé par Terpan Prevention et le Planning Familial auprès de 516 jeunes entre 12 et 25, il ressort qu'il est difficile d'instaurer le dialogue sur la sexualité entre les parents et les enfants. En réponse à la question à choix multiples "En matière d'éducation sexuelle, selon vous, qui a la plus grande responsabilité vis-à-vis des enfants ?", 62% ont répondu : les parents. Plus de la moitié de ces jeunes pensent donc qu'il est du devoir de leurs parents de leur parler de sexualité. Le reste des sondés pense qu'il en va de la responsabilité des pouvoirs publics et de l'école. La place des parents est donc reconnue par leurs enfants, ce qui devrait les encourager à aborder ces questions en famille.

Toutefois, plus de 42% des jeunes interrogés n'envisagent pas un dialogue sur leur vie sexuelle avec leurs parents, par peur d'être jugés pour la plupart, mais également car c'est un sujet gênant à aborder selon eux. Malgré tout, il semble presque aussi difficile pour les parents d'en parler, puisque 50% refusent d'aborder ce sujet.

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