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QUESTION D'ACTU

Etude américaine

Gastro-entérite : l'efficacité du vaccin démontrée chez les enfants

La vaccination pédiatrique contre le rotavirus réduirait de 80 % les hospitalisations pour gastro-entérite chez les 0-4 ans. En France, le vaccin n'est pas recommandé.

Gastro-entérite : l'efficacité du vaccin démontrée chez les enfants DAMOURETTE/SIPA




La vaccination pédiatrique contre le rotavirus réduit considérablement les hospitalisations pour gastro-entérite chez les bébés. Ce sont les résultats d'une étude américaine que vient de publier le Journal of the American Medical Association.

Paul Gastanaduy et ses collègues du Centers for Disease Control and Prevention d'Atlanta ont comparé l'incidence des hospitalisations pour gastro-entérite entre la période 2000-2006, aux années 2008, 2009 et 2010,  soit avant et après l'introduction de la vaccination chez les nourrissons. Et les bénéfices ne se limitent pas aux petits et aux personnes vaccinées. 

En effet, les médecins ont constaté une réduction significative de 80 % des hospitalisations pour gastro-entérite liées au rotavirus au cours des années post-vaccinales dans le groupes des 0-4 ans, par rapport à la période 2000-2006. Pour la tranche d'âge 5-14 ans, cette baisse atteignait encore 70 %. Concernant les 15-24 ans, là encore la vaccination a réduit de 53% les hospitalisations.
« La diminution de ces cas de gastro-entérite au sein des populations jeunes voire adultes n'ayant pourtant pas été vaccinées s'expliquerait par la protection indirecte conférée par la vaccination des plus jeunes contre le rotavirus », confient les auteurs. « Ces résultats confirment le rôle déterminant des enfants dans la transmission du rotavirus. Les bénéfices indirects de la vaccination pédiatrique contre le rotavirus sur la population adulte devraient amplifier les effets du programme américain de vaccination », concluent-ils. 

Pourtant, malgré les avantages de cette vaccination qui avaient déjà été démontrés lors de précédentes études, ces vaccins ne sont toujours pas recommandés en France par le Haut conseil de la santé publique (HCSP). A cela, plusieurs raisons. 
En 2010, lors du dernier avis du Comité sur cette vaccination, une légère contamination par un virus porcin avait été identifiée dans les deux vaccins disponibles. Même s’il ne représentait pas de danger pour la santé humaine, ce virus porcin a, depuis, été supprimé des lots de vaccins mis sur le marché.
Ensuite, les experts avaient estimé que le léger risque d‘invagination intestinale, une urgence médico-chirurgicale, dans les 7 jours suivant la vaccination faisait également pencher la balance du côté défavorable. Dernier argument qui avait convaincu les experts, l'aspect économique. Les vaccins buvables actuellement sur le marché coûtent il est vrai très cher, environ 150 euros pour les 2 ou 3 doses nécessaires. 
Contacté en 2012 par pourquoidocteurle Pr Daniel Floret, président du Comité technique des vaccinations, expliquait : « Nos études médico-économiques montrent qu’au prix où est vendu le vaccin actuellement,  cette vaccination n’est pas coût efficace, même si elle permet de réduire la maladie, elle ne fait pas faire d’économie à l’Etat. »  

Une décision qui n'était pas du goût de nombreux pédiatres puisqu'à cette même période deux Sociétés savantes, le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire (AFPA), demandaient que cet avis soit reconsidéré. Et pour ces spécialistes, les différents points qui ont fait douter les experts au moment d’émettre la recommandation en 2010 ont été élucidés.
De plus, même si depuis 2010 le prix du vaccin n’a pas baissé, pour ces Sociétés savantes « il paraît étonnant que des pays dits pauvres ou des pays à revenus intermédiaires aient pu généraliser cette vaccination et que la France ne puisse pas le faire. Une négociation des prix entre les fabricants et les autorités de santé doit tout de même être possible pour que cette vaccination devienne coût-efficace », concluaient-elles. 

Joint par pourquoidocteur, le Pr Floret annonce qu'un « nouvel avis devrait être rendu avant la fin de l'année. »

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