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Maladie de Lyme : signaler ses piqûres pour aider à mieux comprendre la maladie

Afin de parfaire les connaissances autour de la maladie de Lyme, les Français sont invités à signaler les piqûres de tiques grâce à l’application “Signalement Tique”, disponible depuis 2017, et qui compte désormais plus de fonctionnalités.

Maladie de Lyme : signaler ses piqûres pour aider à mieux comprendre la maladie gabort71/iStock




L'ESSENTIEL
  • Deux ans de collecte sur la maladie de Lyme ont permis de mieux appréhender la maladie.
  • On sait désormais que la maladie s'attrape essentiellement au printemps et à l'automne ou encore que 15 % des tiques analysées en métropole sont porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme.
  • Une nouvelle version de l'application est disponible pour mieux guider les personnes qui se sont fait piquer et fournir plus d'informations pour les chercheurs.

Depuis 2017, une application, “Signalement Tique, a été lancée par l’institut national de la recherche agronomique (INRA) afin d’améliorer les connaissances et la prévention de la maladie de Lyme. “Ce sont des données que l'on ne peut pas collecter d'une autre manière”, expliquait alors Jean-François Cosson, vétérinaire et spécialiste de l'écologie de la santé au sein de l’INRA. Depuis son lancement, 23 500 piqûres ont été signalées partout en France et 20 000 tiques ont été envoyées au laboratoire “Tous Chercheurs du Centre Inrae (Institut national de la recherche agronomique) à Nancy, première et unique tiquothèque participative en France.

Deux ans de collecte

Ce programme de science participative, nommé CiTIQUE, a permis aux chercheurs d’en savoir plus sur les tiques et les maladies qui leur sont associées, notamment la maladie de Lyme qui est difficile à diagnostiquer. “Un support d’analyses précieux, estime la microbiologiste Pascale Frey-Klett, directrice de recherche de l’Inrae qui a lancé ce programme avec Jean-François Cosson, à 20 Minutes. Il y a beaucoup d’espèces de tiques en France. L’idée de départ de ce programme était de savoir lesquelles piquent le plus, qui piquent-elles, en particulier chez l’homme ou l’animal, mais aussi d’analyser leur contenu en agent infectieux.

En deux ans de collecte de données, les chercheurs sont parvenus à dresser une carte des risques de piqûre de tique en France. Désormais, on sait que le printemps et l’automne constituent les périodes les plus à risques pour les piqûres, ou encore que 15 % des tiques analysées en métropole sont porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme. “Autrement dit, elles sont un peu partout en France, et pas seulement dans certaines régions, comme certains le pensent”, précise Pascale Frey-Klett. Les signalements ont également permis de mettre en évidence “le risque d’être piqué dans les jardins et parcs publics, et pas seulement lors de randonnées en forêt, comme on le pense trop souvent, ajoute la chercheuse. D’ailleurs, nous avons enregistré une hausse des signalements de piqûres dans les jardins particuliers lors du confinement.

Une nouvelle version plus complète

Les recherches sont loin d’être finies, et pour aller plus loin, le programme participatif s’est doté ce d’une nouvelle application aux fonctionnalités plus pratiques pour les utilisateurs et plus utiles pour les chercheurs. Les utilisateurs peuvent créer plusieurs profils — pour différents membres de la famille —, suivre l’historique des signalements, signaler une piqûre même hors-ligne, ou encore bénéficier d’information sur la prévention et le suivi post-piqûre. “Par ailleurs, à partir de juillet, une nouvelle modalité permettra aux utilisateurs de signaler les sorties au cours desquelles ils n’ont pas été piqués, poursuit Pascale Frey-Klett. C’est aussi une information qui compte pour parfaire notre cartographie du risque de piqûre en France.

Parmi les zones d’ombre qui restent encore à éclairer, les différentes bactéries que transportent les tiques. La borrelia burgdorferi, la bactérie responsable de la maladie de Lyme, n’est qu’un de ces agents pathogènes. “Les tiques peuvent transporter d’autres bactéries, mais aussi des parasites, comme le babesia, dont on commence de plus en plus à parler, ou encore des virus, liste Pascale Frey-Klett. Il peut aussi y avoir des co-infections, une tique pouvant infecter la personne piquée avec plusieurs agents pathogènes en même temps. Autre point qui intéresse les chercheurs, le risque que peuvent représenter les animaux de compagnie. “On a remarqué que l’augmentation des signalements des piqûres chez les chiens et les chats commencent trois à quatre semaines avant l’augmentation des signalements chez les humains, ce qui pourrait faire de ces animaux de compagnie de bonne sentinelles”, avance Pascale Frey-Klett.

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