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Etude sur 7 000 personnes

Chirurgie bariatrique : la perte de poids se confirme à long terme

La chirurgie de l'obésité est efficace à long terme. 10 ans après l'intervention, la majorité des patients ont perdu du poids. 

Chirurgie bariatrique : la perte de poids se confirme à long terme Whitewolf/epictura




Bien suivie, la chirurgie de l’obésité peut livrer des résultats durables. Pour la première fois, une étude évalue sur 10 ans les effets de cette intervention. Menée sur des vétérans américains, elle montre le bénéfice largement supérieur de l’opération face aux autres approches non invasives. Une technique en particulier se distingue dans le JAMA Surgery : la dérivation gastrique (bypass).

Pas moins de 1 787 hommes et femmes ayant choisi la chirurgie bariatrique ont participé à ces recherches. Pour comparer les résultats, 5 300 sujets contrôle – n’ayant pas subi d’intervention – ont également été recrutés. L’université de Duke (Durham, Caroline du Nord), qui a suivi ces patients pendant une décennie, a examiné l’évolution du poids de ces volontaires dont l’IMC était de 47 en moyenne au début de l’étude.

Plus de poids perdu

L’approche chirurgicale est clairement supérieure en termes de perte de poids : celle-ci est 21 % plus prononcée chez les personnes qui ont bénéficié d’un bypass (1) par rapport aux contrôles.
Dans le détail, l’immense majorité des volontaires du groupe chirurgie ont perdu un cinquième de leur poids (72 %). Ils sont également nombreux à accomplir un amaigrissement de 30 % par rapport à leur masse d’origine (40 %). Seule une infime minorité a repris du poids au cours de la période de suivi. « Il est remarquable qu’un si faible nombre de patients aient repris du poids (…) particulièrement avec un suivi de 82 % », salue Jon C. Gould (Medical College of Wisconsin, Milwaukee) dans un commentaire associé.

« Les personnes sévèrement obèses non traitées ont peu de chance de parvenir à une perte de poids », ajoutent les auteurs. En effet, dans le groupe contrôle, les pertes de poids aussi spectaculaires ne s’effectuent qu’à la marge : seuls 11 % sont parvenus à perdre un cinquième de leur masse et à peine 4 % sont passés au-delà des très espérés 30 %. A noter que ce taux est bien supérieur à ceux relevés lors d’observations réalisées en population générale. « Nos sujets contrôles ont vécu un amaigrissement modeste, probablement en raison des changements liés à l’âge », analyse l’équipe.



Briser les mythes

Les chercheurs ont aussi examiné les écarts de poids en fonction du type de chirurgie réalisé sur le patient. Ces analyses se sont poursuivies sur un plus court terme : elles se sont interrompues à 4 ans. Mais les résultats plaident clairement en faveur du bypass, qui permet de perdre en moyenne 28 % de la masse d’origine – contre 11 % sous anneau gastrique et 18 % sous gastrectomie en manchon, ou sleeve (2).

Aux yeux de Jon C. Gould, « de nombreux mythes entourent la chirurgie bariatrique. L’un des plus persistants affirme que la plupart des patients opérés finiront par reprendre leur poids ».
Les données françaises semblent malheureusement le confirmer. 20 % environ des personnes reprennent leur poids dans les 5 ans. Cette étude est donc vectrice d’espoir pour les patients. Elle rappelle surtout qu’un bon suivi sur le long terme est essentiel pour obtenir de bons résultats. Or en France, la moitié des patients sont « perdus de vue » après l’opération.

C’est pour cette même raison que les études sur de si longues époques sont rares et si précieuses. Jusqu’ici, les travaux portaient principalement sur des périodes de 2 à 3 ans ; ceux menés sur de plus longues durées disposaient de maigres effectifs. Manquent toutefois des détails sur la qualité de vie des patients au cours de cette décennie. Les auteurs appellent à multiplier les recherches à ce sujet.

 

Retrouvez l'émission L'Invité santé
avec le Dr David Nocca (CHU de Montpellier)
diffusée le 20 mai 2016 :

 

(1) Bypass gastrique : une intervention qui « court-circuite » la majeure partie de l’estomac et le transforme en une petite poche reliée directement à l’intestin grêle.

(2) Gastrectomie en manchon : une intervention qui permet de retirer les 2/3 de l’estomac, qui sécrètent l’hormone de l’appétit (ghréline). Le reste forme un tube vertical grâce auquel les aliments passent plus rapidement dans l’intestin.

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