Plus d’un produit transformé sur deux qui contient de la viande n’en mentionne pas la provenance. C’est l’une des conclusions de l’enquête menée par l’UFC-Que choisir, parue au début du mois de février. L’association de consommateurs a décidé de se mobiliser avec le syndicat agricole majoritaire (FNSEA), Jeunes agriculteurs et Coop de France à travers une pétition sur change.org pour réclamer une plus grande transparence.
« Oui, je veux savoir d’où vient ma viande ! » Tel est leur message. Cette pétition, adressée à la Commission européenne, réclame un étiquetage clair de la provenance de la viande contenue dans les produits transformés. A deux jours de l’ouverture du salon de l’agriculture de Paris, la date est bien choisie pour mettre la pression sur les politiques, en remettant le sujet sur la table.
« D’autres pays n’en veulent pas ! »
Invité sur France Inter mardi et questionné sur le manque d’évolution depuis le scandale de la viande de cheval, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, avait semblé résigné quant à la possibilité d’imposer un étiquetage précis à l’Europe. « Pourquoi je n’ai pas obtenu de Bruxelles l’étiquetage ? Parce que d’autres pays n’en veulent pas ! », avait-il expliqué.
Stéphane Le Foll avait mis en avant le label Viande de France qui garantit que du début à la fin de la chaîne, les animaux n’ont jamais quitté la France. L’association de consommateurs et les syndicats agricoles ont préféré continuer l’effort vers Bruxelles. « Dès lors qu'un produit contient plus de 50 % de viande, nous demandons à ce qu'elle soit étiquetée sur son origine », a déclaré Xavier Beulin, président de la FNSEA, sur France Info ce jeudi matin.
Depuis janvier 2015, toutes les viandes fraîches ou congelées sont étiquetées sur leur pays d’élevage et d’abattage – sauf pour les viandes hachées –. Mais pour les viandes transformées, même si certains industriels ont fait le choix d’en indiquer la provenance, aucune contrainte n’a encore été mise en place.