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QUESTION D'ACTU

Affaire Marina : un rapport pour tirer les leçons de ce drame





Tous les clignotants se sont allumés, toutes les alarmes ont été sonnées, et pourtant... Pourtant, en 2009, Marina est décédée à 8 ans sous les coups de ses parents. Ces derniers ont été condamnés à trente ans de réclusion criminelle en 2012, mais pour comprendre ce qui s'est passé, cela ne suffisait pas. Le défenseur des droits, Dominique Baudis, décédé depuis, et son adjointe, Marie Derain, défenseure des enfants, ont donc désigné un spécialiste de la protection de l'enfance, Alain Grevot, pour tirer les leçons de ce drame, explique le quotidien La Croix. C'est son rapport qui est présenté aujourd'hui aux 7es Assises nationales de la protection de l'enfance. Et ce qui en ressort, c'est qu'il n'y a pas eu dans cette affaire de réels dysfonctionnements.« De multiples faits constatés correspondent aux critères légaux français d'activation du dispositif de protection de l'enfance, écrit M. Grevot. Cela rend d'autant plus dramatique le fait que Marina n'ait jamais été identifiée comme une enfant en danger. » Pourquoi les alertes des différents professionnels n'ont-elles pas abouti à une réelle protection de la petite Marina ?

A la lecture des quotidiens Libération, La Croix et Le Monde qui ont tous épluché le rapport Grevot, on comprend d'abord que de tels sévices infligés par des parents à leur propre enfant dépassent l'entendement et que « bien peu de personnes ont su ou voulu savoir », analyse la journaliste du Monde. L'autre explication, c'est le « chacun est maître chez soi ». Très présent, et même dans les services de l'Aide sociale à l'enfance, ce concept a fait obstacle à la mise au jour de la terrible vérité. « Les représentants de l’ASE ont estimé avoir "bien fait" leur travail puisque les parents "collaboraient", écrit la journaliste du Monde : ils ouvraient leur porte et disaient, pour expliquer les innombrables blessures de la fillette, qu’elle était "tombée". La loi de 2007 sur la protection de l’enfance insiste en effet sur l’importance du maintien du lien familial tant que la "collaboration" des parents existe. »

Dernière explication à cet échec : le cloisonnement institutionnel. Trop rigides, trop fragmentées, les différentes institutions que sont l'école, la santé publique, les services sociaux et la justice, n'ont pas réussi à collaborer. Alain Grevot en conclut à « une sous-estimation de la notion de danger ».

Pour que le calvaire de Marina ne se reproduise pas, ce dernier préconise donc surtout des solutions concrètes afin que ces institutions se rencontrent. Une instance départementale pourrait par exemple regrouper les services sociaux, la pédiatrie hospitalière, la PMI et la santé scolaire, et passer en revue les cas les plus difficiles à évaluer. Des solutions indispensables, mais seront-elles suffisantes ? Lutter contre le « chacun est maître chez soi » risque de demander beaucoup de temps.

 

 

 

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