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QUESTION D'ACTU

Antibiorésistance : 25 000 décès par an dans l'UE





Ce n’est pas encore une alerte rouge mais les signaux de détresse clignotent déjà. La résistance aux antibiotiques antimicrobiens (RAM) « constitue une menace sérieuse pour la santé publique et pour la santé animale », affirme l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), dans un rapport publié cette semaine et relayé par l’AFP.
Ces bactéries qui résistent aux molécules disponibles sur le marché sont responsables de 25 000 morts chaque année au sein de l’UE. Tous les pays de l’Union ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux du nord et de l’ouest ont des niveaux de résistance plus faibles que la moyenne.
« Par exemple, explique Marta Hugas, chef de l’unité sur les contaminants et les dangers biologiques à l’EFSA, ceux qui ont mis en œuvre des mesures pour réduire et repenser l’usage de ces molécules chez l’animal notamment présentent des taux de résistance moins élevés et une tendance à la baisse. »
Voilà pourquoi l’Europe entend coordonner les mesures mises en place pour proposer un plan d’action global.

Une urgence à la hauteur de la menace à moyen terme. En 2050, l’antibiorésistance pourrait être plus meurtrière que le cancer et coûter la vie à 10 millions de personnes. Avec une facture de mille milliards de dollars par an, selon Jim O’Neill.

Dans son rapport remis l’an dernier au Premier ministre britannique, cet économiste proposait trois mesures pour stopper cette machine infernale. Imposer à l’industrie pharmaceutique le principe du « pay or play ». Les entreprises seraient dans l’obligation soit de reprendre leurs recherches pour trouver de nouvelles molécules, soit de financer des laboratoires qui s’engageraient dans cette voie. Depuis 40 ans, il est vrai, une seule classe a été découverte.

Autre mesure radicale proposée : contraindre les médecins à utiliser des tests rapides pour savoir si le patient est atteint ou non d’une infection bactérienne ou virale. Seule la première doit donner lieu à une prescription d’antibiotiques.

Enfin, le spécialiste préconise de freiner l’usage des antibiotiques dans la consommation animale. Le coût de ces mesures, précise-t-il, serait bien moindre que celui qui consisterait à rester les bras croisés.

Retrouvez l'émission l'Invité santé avec le Pr Patrice Courvalin, professeur émérite à l'Institut Pasteur,
diffusée le 15 décembre 2016


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