- Après avoir présenté une légère fièvre, un manque d’appétit, un nez bouché et une toux, Neva, deux ans et demi, qui n’a pas reçu le vaccin préventif Beyfortus, a reçu un diagnostic de bronchiolite.
- Cette maladie respiratoire, potentiellement transmise par son filleul ou à la crèche, a entraîné son admission en soins intensifs dans les services pédiatriques du CHU de Lenval à Nice.
- Bien qu’elle ne soit plus hospitalisée, la petite fille "tousse encore et suit toujours son traitement."
"Début décembre, ma fille, Neva, âgée de deux ans et demi est tombée malade. Pour nous, c’est un simple rhume. Elle avait le nez encombré, un peu de fièvre et elle présentait une toux à la fois sèche et grasse. Le mercredi et le jeudi, elle ne mangeait pas beaucoup. Le soir, elle semblait plus fatiguée que les précédents jours et sa respiration était de plus en plus rapide", se souvient Malaurie âgée de 33 ans. Face à ces symptômes, la maman décide de prendre un rendez-vous chez le médecin. Le lendemain, le verdict tombe : c’est une bronchiolite. "Le praticien a, dans un premier temps, pensé à lui faire faire un test de dépistage du virus respiratoire syncytial (VRS) pour confirmer le diagnostic, mais au vu de sa respiration sifflante, il était certain qu’il s’agissait de cette infection virale atteignant les bronchioles. Étant donné que Neva est très sujette à l’eczéma, le médecin a recommandé de vérifier si elle ne souffrait pas d’asthme."
Bronchiolite à répétition : le Beyfortus "était en rupture, donc elle n’a jamais pu se faire vacciner"
Ce n’est pas la première fois que la jeune patiente souffre de bronchiolite. De ses trois à ses neuf mois, Neva, qui n’est pas immunisée contre cette maladie respiratoire, l’a contracté quatre fois d’affilée. "Je n’ai su que récemment qu’il était possible de se faire injecter le vaccin durant la grossesse. Et après l’accouchement, ma fille n’en a pas bénéficié, car les autorités ont recommandé la vaccination contre la bronchiolite une semaine après notre sortie de la maternité. Afin de pouvoir bénéficier du vaccin, le médecin nous a délivré une ordonnance. Problème : il était en rupture, donc elle n’a jamais pu se faire vacciner. En revanche, ma belle-sœur lui a prodigué des séances de kinésithérapie respiratoire", confie la créatrice de contenu qui habite à Nice. Pour le cinquième cas de bronchiolite de Neva, elle suspecte son filleul malade, qui leur a récemment rendu visite, lui a transmis le VRS. "Ce n’est qu’une déduction, car il avait les mêmes symptômes qu’elle. Mais, la transmission a également pu se faire à la crèche, où Neva est inscrite depuis septembre. Depuis la rentrée, elle tombe régulièrement malade et elle a récemment eu une gastro-entérite. Son système immunitaire doit être à bout."
"On nous fait comprendre que c’est un cas assez grave et que la nuit à l’hôpital va être décisive"
Pour soulager l’enfant, le praticien lui prescrit de la ventoline, du flixotide, un anti-inflammatoire, et du celestene, un corticoïde. "On a débuté le traitement vers midi. Dans la soirée, je me suis rendu compte que ma fille qui n’avait toujours pas mangé, même un biberon, respirait de moins en moins bien." Le lendemain matin, Neva ne tient plus debout, elle ne répond presque plus. "Le médecin m’avait conseillé d’aller aux urgences si elle présentait un tirage intercostal, mais en réalité je ne savais pas ce que cela voulait dire. Les explications n’étaient pas très claires. J’ai regardé donc sur les réseaux sociaux et j’ai compris que je devais observer si, à chaque respiration, le ventre se soulève et les espaces entre les côtes se creusent. Ce jour-là, c’était le cas. On l’a donc emmenée aux urgences", raconte la mère de deux enfants.
Bien que certains services pédiatriques français soient sous tension ou saturés, la petite fille est rapidement prise en charge au CHU de Lenval à Nice. Sur place, les infirmiers sont plutôt inquiets. "Elle a directement reçu trois aérosols, car sa saturation en oxygène était de 80 % alors que le taux normal est compris en 95 % et 100 %. Malgré le traitement, elle ne réagissait pas et son état se dégradait. L’équipe médicale lui a prescrit un examen, qui a révèlé des petites taches blanches dans ses poumons. Après une prise de sang et une gazométrie artérielle, Neva a été admise en soins intensifs. On l'a retrouvée dans une chambre disposant d’une aération spéciale, avec un autre enfant. Elle était branchée de partout, avec des lunettes à oxygène, une poche d’hydratation, une ventoline en continue." Très inquiète, la trentenaire demande aux médecins un pronostic : "Ils nous ont annoncé qu’elle était atteinte d’une bronchiolite avec pneumopathie et infectée par un entérovirus. On nous a fait comprendre que c’était un cas assez grave, car son poids était faible (à peine 9 kilos). Cela peut être compliqué pour lutter contre le virus. Selon eux, tout pouvait basculer et la nuit à l’hôpital allait être décisive. J’ai cru perdre ma fille. Cette sensation me laissera marquée à vie."
Bronchiolite : "Même si le pire est derrière nous, ce n’est pas totalement fini"
L'enfant passe alors la nuit passée en soins intensif. "Elle était très fatiguée, son corps s’étaitt battu contre la maladie, cependant, elle allait mieux et les professionnels de santé lui ont retiré progressivement la ventoline. Le surlendemain, on est sorti de l’hôpital. Même si le pire est derrière nous, ce n’est pas totalement fini." Neva tousse encore et suit toujours son traitement. "Les praticiens nous ont expliqué que le virus s’étale sur plusieurs jours."
Au cours des prochaines semaines, la maman va emmener sa fille consulter un pneumologue et un allergologue afin de savoir si un traitement contre l’asthme doit être prescrit. "Je veux aussi savoir si ma fille peut se faire injecter le Beyfortus", déclar-t-elle désormais résolue à redoubler d’efforts pour protéger ses enfants des maladies. "Parfois, on ne fait pas attention à tout, on n’applique pas tout le temps les gestes barrières. Par exemple, je n’aurais pas dû exposer ma fille à mon filleul qui était malade. Je sais que je ne peux pas la mettre dans une bulle, mais certaines choses peuvent être évitées." Elle conseille aux parents de se renseigner sur les signes de gravité de la bronchiolite et les gestes à adopter pour soigner son enfant. "On a consulté plein de médecins durant la première année de vie de Neva. Pourtant, on n’a jamais été informés."



