- Les gros buveurs ont des accidents vasculaires cérébraux 11 ans plus tôt que les autres, selon une étude.
- Ils avaient également des saignements 70 % plus importants.
- Consommer trois verres ou plus d'alcool par jour faisait aussi grimper le risque d'hémorragies cérébrales profondes.
Boire beaucoup d'alcool n’a pas pour seule conséquence une gueule de bois carabinée. Cela peut aussi conduire à faire des AVC plus graves et jusqu’à 11 ans plus tôt que la moyenne. C’est ce que révèle une étude qui s’est penchée sur la santé neurologique des personnes qui boivent trois verres d’alcool ou plus par jour.
Menée par des chercheurs de l’université Harvard, elle a été publiée dans la revue Neurology le 5 novembre 2025.
La consommation excessive d’alcool liée à des AVC plus graves et plus précoces
Pour évaluer les conséquences d’une consommation excessive d'alcool, l’équipe a suivi 1.600 adultes hospitalisés une hémorragie intracérébrale. Leur consommation d’alcool a été évaluée à l’aide d’un questionnaire soumis au patient ou à un proche. Une consommation excessive a été définie comme trois boissons alcoolisées ou plus par jour. Un verre correspond à 14 g d'alcool, soit l’équivalent de 35 cl de bière, 15 cl de vin ou 4,5 cl de spiritueux. 7 % des participants répondaient à ce critère.
L’ensemble des volontaires ont passé des examens d’imagerie cérébrale pour déterminer la gravité de leur AVC et évaluer la santé de leurs vaisseaux cérébraux. En analysant les données, les scientifiques ont constaté que les grands consommateurs d’alcool étaient en moyenne victimes d'un accident vasculaire cérébral à 64 ans, contre 75 ans pour ceux qui boivent modérément.
En plus de faire des AVC 11 ans plus tôt, les personnes qui prennent au moins 3 verres d’alcool par jour, souffraient d’hémorragies cérébrales 70 % plus importantes. Elles étaient aussi deux fois plus susceptibles de présenter des hémorragies dans les régions profondes du cerveau. Le risque de subir une hémorragie s'étendant aux espaces remplis de liquide céphalo-rachidien, une complication appelée extension hémorragique intraventriculaire, était aussi près de deux fois plus élevées.
Les gros buveurs étaient également plus de trois fois plus susceptibles d’avoir de graves lésions de la substance blanche, appelées hyperintensités de la substance blanche. Elles sont généralement causées par une maladie des petits vaisseaux cérébraux. Ces patients avaient aussi près de deux fois plus de risques de souffrir de maladies des petits vaisseaux cérébraux. De plus, à leur admission à l'hôpital, ils affichaient un taux de plaquettes plus bas et une pression artérielle légèrement plus élevée que les consommateurs modérés d'alcool.
L’ensemble de ces troubles sont liés à une récupération et un pronostic moins favorables pour les malades.
AVC : limiter sa consommation d’alcool pour réduire les risques
"Réduire sa consommation excessive d'alcool pourrait non seulement diminuer le risque d'AVC hémorragique, mais cela pourrait aussi ralentir la progression de la maladie des petits vaisseaux cérébraux, ce qui pourrait réduire les risques de récidive d'AVC, de déclin cognitif et d'invalidité à long terme", explique le Dr Gurol après la présentation des résultats de son étude. "Encourager les changements de mode de vie, comme l'arrêt de la consommation d'alcool, devrait faire partie intégrante des efforts de prévention des AVC, en particulier pour les personnes à risque élevé", conclut-il dans son communiqué.



