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Tabac à rouler

Tabac : des hausses et des taxes

Par Julian Prial

Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a annoncé vendredi l'instauration d'une taxe qui touchera les cigarettiers. La fiscalité du tabac à rouler va aussi augmenter. 

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A l’image du reste de l'Europe, les adolescent français ont levé le pied sur la cigarette. En 2015, plus d’un jeune de 16 ans sur deux (55 %) déclare avoir déjà fumé du tabac au moins une fois dans sa vie, sans différence entre les filles et les garçons. Et l’usage récent (au moins une fois au cours des 30 derniers jours) concerne désormais 26 % des adolescents, contre 44 % en 1999 et 28 % en 2011.
Face à ces bonnes nouvelles annoncées dans l’enquête européenne ESPAD, le gouvernement veut aller plus loin dans sa lutte contre le tabac chez les jeunes. Aussi, pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale (voir encadré), il ne va pas hésiter à les taper au portefeuille.

Hausse du tabac à rouler 

Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a en effet annoncé ce vendredi sur Europe1 une hausse de la fiscalité du tabac à rouler qui accroîtra son prix de 15 %. Il s'agit ainsi de rapprocher la fiscalité de ce mode de consommation du tabac très prisé des jeunes de la fiscalité des cigarettes. « Le prix du paquet de tabac à rouler devrait in fine augmenter d'un peu plus d'un euro », a précisé Christian Eckert, alors que que celui des cigarettes n'augmentera pas cette année.

Pour rappel, s’il est pour le moment moins cher, le tabac à rouler est bien plus nocif. S'agissant de sa toxicité, chaque cigarette roulée équivaut à plusieurs cigarettes. En cause, une préparation chimique particulière du tabac, mais aussi le fait que lorsque les cigarettes s’éteignent, la combustion incomplète du tabac est davantage toxique. Il faut aussi savoir que la combustion des tabacs des cigarettes à rouler produit plus de goudrons cancérigènes. Et, malgré les idées reçues, ils ont une concentration en nicotine plus forte.

Le chiffre d'affaire des industriels sera plus taxé

L'autre mesure anti-tabac annoncée ce matin par le gouvernement mettra à contribution les industriels du tabac. Elle consistera en une nouvelle taxe sur le chiffre d'affaires des distributeurs de cigarettes. « Elle rapportera 130 millions d'euros par an, a précisé Marisol Touraine dans Les Echos, qui iront au nouveau fonds de lutte contre le tabagisme » prévu par la ministre. Plus précisément, c'est Logista, distributeur la quasi-totalité du tabac en France, qui s'acquittera de cette taxe, mais le gouvernement espère bien qu'il la répercutera sur les cigarettiers... 

Après la dernière hausse du tabac en 2014, les fabricants pourraient aussi choisir, une nouvelle fois, de répercuter à leur tour cette hausse de la fiscalité sur le produit vendu au consommateur. Affaire à suivre.

L'embellie des déficits sociaux 

« L'histoire de ce quinquennat, c'est la fin des déficits sociaux », c'est l'annonce choc de Marisol Touraine ce jeudi dans une interview donnée au quotidien Les Echos. En 2017, la ministre de la Santé vise un quasi-retour à l'équilibre du régime général de la Sécurité sociale. L'objectif est affiché : faire disparaitre le « trou de la Sécu ».

En chiffres, « le régime général (maladie, retraites, famille, accident du travail), qui affichait 17,4 milliards de déficit en 2011, sera à 400 millions de l'équilibre », a affirmé la ministre à la veille de la présentation de son projet de budget de la sécu pour 2017. Et toutes les branches bénéficient de ce regain. Pointée du doigt comme la mauvaise élève récemment par la Cour des comptes, l'Assurance maladie voit aussi son déficit reculer de 5,8 à 4,1 milliards d'euros en 2016. En 2017, la locataire de l'avenue Duquesne annonce même un déficit de 2,6 milliards d’euros pour cette branche. Cela grâce à des économies de gestion des caisses de la Sécurité sociale, des mesures de lutte contre la fraude, et des recettes nouvelles (notamment sur le tabac).