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Boire chaque jour mauvais pour le foie

Par la rédaction

Le risque de cirrhose est 3,5 fois supérieur chez ceux qui boivent de l’alcool tous les jours, par rapport à ceux qui boivent moins, selon une étude danoise.

Cliff Owen/AP/SIPA

Il n’y a pas que la quantité d’alcool qui est importante dans le développement d’une cirrhose. La fréquence de consommation l’est tout autant. C’est la conclusion d’une grosse étude danoise publiée lundi dans le Journal of Hepatology.

Gro Askgaard, de l’hôpital universitaire de Copenhague, et ses collègues ont passé au peigne fin les données de près de 56 000 de leurs concitoyens âgés de 50 à 64 ans. Parmi ceux-ci, 257 hommes et 85 femmes ont développé une cirrhose du foie. Mais aucun cas n’a été observé chez les personnes n’ayant jamais bu une goutte d’alcool. 

La cirrhose est une pathologie du foie principalement liée à la consommation d’alcool, mais qui peut aussi être due à des virus (comme ceux de l’hépatite B et C) ou à la consommation de certains médicaments. Il se crée une fibrose qui emêche le foie de fonctionner correctement. Il ne peut plus filtrer le sang ou produire de la bile. La cirrhose est associé à un risque de cancer du foie dans les 15 à 20 ans.


Le vin et une consommation ancienne moins délétères

L’étude danoise montre que les personnes qui consomment de l'alcool tous les jours ont un risque 3,65 fois supérieur de développer une cirrhose par rapport à celles qui ne boivent que deux à quatre jours par semaine. Le risque était d’autant plus important que la consommation d’alcool était récente, c’est-à-dire chez les plus âgés (40-59 ans).

Le type d’alcool consommé a aussi une influence. Le vin s'est avéré moins délétère pour le foie que la bière et les alcools forts. Ainsi, chez les hommes qui buvaient principalement du vin, le risque de cirrhose était 1,2 fois supérieur pour une consommation de 14 à 28 boissons par semaine par rapport à une consommation de moins de 14 boissons par semaine. Ce risque était multiplié par 7,5 chez buveurs consommant très peu de vin (moins de 1% de la consommation totale d’alcool).

Les chercheurs n'ont pas encore identifié de mécanismes pouvant expliquer ces observations. L’exposition quotidienne du foie à l’alcool "pourrait renforcer les lésions sur l’organe ou empêcher sa régénération", suggèrent-ils.