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Attention aux régimes

Les régimes pauvres en glucides sont mauvais pour l’effort physique

Par Mégane Fleury

Privilégier le bon gras aux glucides, c’est le propre du régime cétogène. Certains sportifs le plébiscitent, mais aussi le grand public. Or ce type de restriction alimentaire serait mauvais pour les performances physiques, qu’il s’agisse de courir un 100 mètres ou de monter les escaliers. 

Wavebreakmedia/iStock

« Faire une sèche », si vous consultez certains sites sur le sport, vous avez déjà du rencontrer cette expression. Il s’agit pour un sportif  de perdre du poids avant une compétition ou autre. Car pour certains pratiquants de haut niveau et dans certaines disciplines (boxe, équitation, athlétisme, etc), perdre du poids peut être utile, car s’alléger devient synonyme d’une meilleure performance. Mais tous les régimes ne sont pas bons à suivre. Des chercheurs américains montrent les effets contre-productifs du régime cétogène chez les sportifs. 

Un régime pauvre en glucides

Ce régime alimentaire consiste à réduire le taux de glucides dans l’alimentation au profit de la graisse. Il ne s’agit évidemment pas de consommer tout type de gras, mais le bon gras, celui qu’on trouve dans les oléagineux ( noix, amande, etc), dans l’huile d’olive ou dans les avocats par exemple. Ce type d’alimentation va provoquer une utilisation des graisses comme source d’énergie, en l’absence de sucres. On dit alors que le corps est en état de « cétose ». 

Quel impact sur les performances intenses?

Les chercheurs sont issus de l’université de Saint-Louis, dans l’Etat du Missouri aux Etats-Unis. Ils ont étudié l’impact de cette restriction alimentaire sur les performances anaérobies. L’anaérobie est un mode de production d’énergie du corps humain, c’est celui utilisé lorsque l’effort est intense et court. On parle d’anaérobie pour des efforts inférieurs à trois minutes. A l’inverse, lorsque l’effort est long et moins intense, c'est de l'endurance, et le type de production d’énergie est le métabolisme aérobie. 

Les scientifiques ont étudié les performances de 16 athlètes, femmes et hommes. Une partie d’entre eux a suivi pendant quatre jours un régime cétogène, l’autre partie un régime riche en glucides. Au bout de quatre jours, leurs performances ont été testées. Celles-ci étaient moins bonnes, en particulier celles en anaérobie, donc celles qui étaient courtes mais intenses. 

Des résultats qui s’appliquent à tous 

Pour Edward Weiss, l’un des auteurs de cette étude, les sportifs ne sont les seuls concernés par les conséquences négatives de ce régime sur le métabolisme anaérobie. « Tout le monde utilise ce genre de métabolisme sans s’en rendre compte, indique le chercheur. Notre étude montre que ce système énergétique est compromis avec ce type de régime. » Entre une personne sédentaire et un athlète de haut niveau, les conséquences seront différentes. Le premier peut le ressentir en marchant ou en montant les escaliers, tandis que l'autre le ressentira lors de performances ciblées : un 100m, une compétition, etc. 

Des effets positifs sur les personnes épileptiques ou atteintes de diabète 

Edward Weiss admet cependant certains cas où ce régime peut être bénéfique. Pour les personnes épileptiques notamment : « Pour ceux qui ont un métabolisme cellulaire anormal, qui provoque les crises, ce régime peut aider ». Le fait de ne plus consommer de glucides permettrait de protéger le cerveau des crises d’épilepsie. Par ailleurs, Une étude américaine publiée en début d’année atteste de l’efficacité de ce régime chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Le suivi de cette diète a permis aux malades de perdre du poids mais surtout de réduire le dosage de leur traitement d’insuline et le taux d’hémoglobine A1C, l'un des marqueurs du diabète. Le régime cétogène doit être suivi uniquement dans le cadre d’un encadrement médical, qui permettra de déterminer s’il peut avoir une utilité ou non.