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Dépression, troubles de l'humeur...

Utiliser l’IRM pour prédire le risque de suicide

Par Mégane Fleury

Chez certaines personnes atteintes de troubles de l’humeur, l’imagerie cérébrale permettrait de mettre en lumière des circuits cérébraux différents. Ils seraient le signe d’un risque de suicide. 

Zinkevych/ISTOCK

Une personne se suicide toutes les 40 secondes dans le monde. Des chercheurs essaient de trouver des méthodes pour mieux détecter les personnes à risque. Une équipe mêlant des scientifiques de l’université de l’Illinois à Chicago et de l’université de la santé de l’Utah a découvert que des IRM peuvent permettre de mieux les identifier. Dans leur étude, ils constatent que les cerveaux des personnes suicidaires ont des connexions différentes entre leurs circuits cérébraux. 

Détecter le risque suicidaire 

D’après les chercheurs, la moitié des personnes décédées des suites d’un suicide ont vu un médecin dans les 30 jours qui ont précédé leur acte fatal. "Aujourd’hui nous avons très peu d’outils pour identifier les personnes qui peuvent être concernées par un risque élevé de comportement suicidaire", analyse directeur principal de cette étude, Scott Langenecker. Pour l’heure, les professionnels de santé peuvent seulement se fier aux déclarations des patients et à leur propre jugement médical. 

Des défauts dans certaines connexions neuronales 

212 jeunes adultes ont participé à l’étude, ils ont tous subi des IRM fonctionnelles pour analyser les différentes connexions entre leurs circuits cérébraux. Cet examen est une méthode non-invasive pour analyser l’activité dans le cerveau. 4 groupes étaient représentés : les personnes en bonne santé, ceux qui ont des troubles de l’humeur et qui ont déjà fait des tentatives de suicide, ceux avec des troubles de l’humeur et qui ont déjà eu des pensées suicidaires et ceux qui avaient des troubles de l’humeur mais qui n’ont jamais eu de pensées suicidaires, ni fait de tentative de suicide. En comparaison aux autres groupes, les adultes qui ont déjà fait des tentatives de suicide avaient moins de connexion dans les réseaux cérébraux liés au contrôle cognitif et à l’impulsivité. 

"Si nous trouvons comment améliorer les connexions dans ce circuit cérébral, nous pourrons peut-être réduire le risque de suicide", explique Jonathan Stange, auteur de l’étude. Pour l’heure, les chercheurs doivent réaliser de nouveaux essais sur un échantillon plus important pour valider leurs conclusions.