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Sauf l'acide folique et la vitamine D

Grossesse : les compléments alimentaires le plus souvent inutiles

Par Anne-Laure Lebrun

Les cocktails de vitamines et oligo-éléments destinés aux femmes enceintes n'apporteraient pas de bénéfices. Mieux vaut adopter de bonnes habitudes alimentaires.

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« Conçu spécialement pour préparer la grossesse », « favorise le bon développement de l’enfant », « pour une grossesse équilibrée »… Dans les rayons parapharmacies des officines ou des grandes surfaces, les compléments alimentaires destinés aux femmes enceintes abondent. Pourtant ces produits à base de vitamines, oligo-éléments et de plantes seraient une dépense inutile, selon une étude présentée dans Drug and Therapeutic Bulletin.

Au cours de la grossesse, certaines déficiences ou carences sont à prévenir, notamment en acide folique, en vitamine D, et parfois en fer ou en iode. Si certaines peuvent être évitées grâce à une alimentation équilibrée, pour d’autres la supplémentation sera nécessaire.
Mais comment s’y retrouver dans cette multitude de propositions ? Les cocktails de 20 vitamines et minéraux contenant les vitamines B1, B2, B3, B6, B12, C, D, E, K ainsi que de l’acide folique, du magnésium, du fer, du zinc et du sélénium sont-ils indispensables aux futures mamans ?

A en croire les auteurs de cette étude, en accord avec les recommandations françaises, rien ne justifie de prendre ces cachets multivitaminés. Seule la supplémentation en acide folique et en vitamine D est bénéfique, et prouvée scientifiquement.


Prévenir le spina bifida

L’acide folique, appelé aussi folates ou vitamine B9, est prescrit avant le projet de grossesse ainsi qu’au cours du premier trimestre pour prévenir le spina bifida, une malformation congénitale grave due à une anomalie du tube neural survenue au cours de la croissance du fœtus. En France, les autorités sanitaires préconisent de prendre un comprimé de 400 microgrammes par jour.

Du côté de la vitamine D, les auteurs reconnaissent que l’efficacité d’une supplémentation n’a jamais été clairement démontrée. Néanmoins, il est montré que cet élément joue un rôle majeur dans la minéralisation du squelette du fœtus. En outre, c’est à partir des réserves en vitamine D de la mère que se constituent celles du nouveau-né.
Ainsi, pour couvrir tous ces besoins, la femme doit apporter à son organisme 10 µg de vitamine D par jour, soit 400 unités internationales (UI).
En France, ces besoins sont couverts pour un tiers par l’alimentation (poissons gras, produits laitiers) et pour deux tiers par la peau sous l’effet du soleil. La prescription de vitamine D est donc vivement recommandée aux femmes vivant dans des régions peu exposées au soleil ou si l’accouchement est prévu au printemps.


Adopter une alimentation saine et équilibrée

Aussi pour tous les autres éléments comme le fer, l’iode ou le zinc, les auteurs jugent la supplémentation inutile, sauf si les carences sont avérées. Mais inutile ne veut pas dire sans risque si l'on en prend à tort.
Consommer des compléments alimentaires, sans avis médical, peut être très dangereux pour l’enfant à naître. C’est notamment le cas de la vitamine A (rétinol) ou vitamine E qui peuvent engendrer des malformations chez le fœtus.

Pour le bon développement du bébé, mieux vaut prendre de bonnes habitudes alimentaires, qui ne sont pas si éloignées de celles recommandées à un adulte. Les femmes enceintes doivent donc manger au moins 5 fruits et légumes par jour, des produits céréaliers à chaque repas et des produits laitiers 3 fois par jour. La viande, les œufs, les poissons et les produits de la pêche sont également indiqués. Quant aux sucres et les graisses, ils sont à limités. En revanche, l’eau est à consommer sans modération.