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Infectiologie

Parvovirus B19 : "L'épidémie poursuit son ascension", surtout chez les enfants

Par Stanislas Deve

Un an après le début d’une épidémie d’infections à parvovirus B19, Santé Publique France alerte sur la recrudescence des cas, notamment chez les nouveau-nés.

Andrey Zhuravlev / istock
L’épidémie d’infections à parvovirus B19, qui a débuté il y a près d’un an et touche notamment les enfants, "poursuit son ascension en 2024 avec un pic qui n’a pas encore été atteint au mois de mars", alerte Santé Publique France dans un rapport.
Certains services de périnatalité indiquent "une augmentation de fausses couches et de morts fœtales en lien avec une infection à parvovirus B19", sans donner de chiffres exacts.
Cinq décès ont été enregistrés sur le premier trimestre de 2024 : il s’agit de cinq bébés de moins d’un an, dont quatre qui sont morts d’une infection congénitale. En comparaison, le nombre de décès liés au parvovirus B19 n’était en moyenne que de 1,8 par an avant la période du Covid.

Déjà cinq bébés décédés en 2024 : alors qu’une épidémie d’infections à parvovirus B19 touchant tous les âges, mais en particulier les enfants, a débuté il y a près d’un an, Santé Publique France (SPF) tire aujourd’hui la sonnette d’alarme sur la persistance inhabituelle des cas. "L’épidémie poursuit son ascension en 2024 avec un pic qui n’a pas encore été atteint au mois de mars", avertit l’agence de santé dans un bulletin épidémiologique publié lundi 22 avril.

Une recrudescence des cas graves d’infections à parvovirus B19 depuis mai 2023

Le parvovirus B19 est un virus strictement humain dont le principal mode de transmission est les voies respiratoires (gouttelettes, éternuements...). Il provoque généralement des formes asymptomatiques mais peut aussi entraîner un érythème infectieux, souvent appelé "cinquième maladie" car il s’agit de la cinquième infection virale (avec la rougeole, la rubéole, la varicelle et la roséole) qui provoque une éruption cutanée chez l’enfant. D’après SPF, des "manifestations sévères" de l’infection peuvent également survenir chez les personnes immunodéprimées ou atteintes d’anémie chronique, ainsi que chez les femmes enceintes car le pathogène "peut être responsable de fausses couches et d’œdème fœto-placentaire".

A partir de mai 2023, le nombre de diagnostics d’infections à parvovirus B19 avait bondi, notamment chez les enfants et les femmes en âge de procréer (20-40 ans). L’été dernier, SPF avait été alertée, par des médecins urgentistes et des réanimateurs, d’"un nombre inhabituel d’hospitalisations pédiatriques graves" à l’hôpital Necker (Paris) et d’une "recrudescence des cas graves d’infections à parvovirus B19" dans plusieurs hôpitaux de la région. Dès l’automne, les autorités avaient alors mis en place "une surveillance continue" pour suivre l’évolution de l’épidémie.

Déjà cinq bébés décédés d’infections à parvovirus B19 en 2024

Depuis fin 2023, l’intensité de l’épidémie s’est encore "accrue". Certains services de périnatalité indiquent "une augmentation de fausses couches et de morts fœtales en lien avec une infection à parvovirus B19", sans donner de chiffres exacts. On sait en revanche que cinq décès ont été enregistrés sur le premier trimestre de 2024 : il s’agit de cinq bébés de moins d’un an, dont quatre qui sont morts d’une infection congénitale. Un chiffre "inhabituellement élevé" et "à surveiller", d’après SPF, qui précise que le nombre de décès liés au parvovirus B19 n’était en moyenne que de 1,8 par an avant la période du Covid.

Cette recrudescence des cas peut s’expliquer, selon Le Parisien, par un "déficit d’exposition" à ce pathogène pendant la pandémie de coronavirus. "En clair, ayant été moins exposés au parvovirus B19 en raison des gestes barrière et des restrictions imposées, nous serions désormais davantage susceptibles de l’attraper."

Dans ce contexte, rappelle SPF, "il est important de poursuivre la sensibilisation des professionnels de santé sur la persistance d'une incidence élevée et d'une saison épidémique qui se prolonge de manière inhabituelle", et "d’informer sur les risques particuliers chez l'enfant immunodéprimé/drépanocytaire et chez la femme enceinte".