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Neurodégénérescence

Parkinson : un médicament contre le diabète de type 2 ralentirait la progression de la maladie

Par Geneviève Andrianaly

La progression des symptômes moteurs a été ralentie chez les patients parkinsoniens qui prenaient du lixisenatide, un médicament utilisé pour traiter le diabète de type 2.

Chainarong Prasertthai/iStock
Le lixisénatide est un agoniste du récepteur GLP-1, qui est utilisé pour traiter le diabète de type 2.
Chez les adultes atteints de la maladie de Parkinson à un stade précoce, ce médicament a ralenti les symptômes moteurs.
Cependant, il a été associé à des effets secondaires gastro-intestinaux.

Tremblements, lenteur des mouvements, raideur des membres… Ces signes se manifestent chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson, qui touche 250.000 Français. Pour rappel, "elle détruit progressivement les neurones à dopamine, dans une zone appelée substance noire ou locus niger du cerveau. D'autres réseaux de neurones sont également atteints pouvant expliquer la résistance au traitement et d'autres symptômes sans rapport avec le déficit en dopamine", selon l’Assurance Maladie. Ainsi, cette pathologie est source de handicap et de perte d’autonomie chez les patients âgés.

Parkinson : le lixisénatide aurait un effet neuroprotecteur

Dans une récente étude, des chercheurs français ont montré qu’un médicament déjà développé et commercialisé pour le traitement du diabète de type 2, permettrait de ralentir la progression des symptômes moteurs. Ce dernier est le lixisénatide, un agoniste du récepteur GLP-1. Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe a recruté 156 adultes âgés de 40 à 76 ans, qui avaient reçu un diagnostic de la maladie de Parkinson depuis moins de trois ans. Certains des participants ont bénéficié du lixisénatide, tandis que d’autres volontaires ont reçu un placebo durant 12 mois.

Après un an de suivi, les personnes ayant reçu le placebo ont présenté une aggravation du score global des symptômes moteurs de 3 points. En revanche, le score des patients bénéficiant du lixisénatide n’a pas changé, "sans signe d’aggravation. À 14 mois, les scores moteurs en l'absence de traitement étaient de 17,7 pour le lixisénatide et de 20,6 pour le placebo", peut-on lire dans les travaux. D’après les auteurs, la perte des neurones dopaminergiques était plus faible chez les volontaires ayant reçu le lixisenatide par rapport à ceux ayant reçu le placebo. Selon les résultats, publiés dans la revue New England Journal of Medicine, des nausées sont survenues chez 46 % des participants recevant le lixisénatide et des vomissements chez 13 % d'entre eux.

"Une avancée significative dans la prise en charge future" de la maladie de Parkinson

"Des tests de laboratoire ont apporté des arguments montrant que des récepteurs impliqués dans les mécanismes du diabète joueraient aussi un rôle dans les mécanismes responsables de la perte de certains neurones du cerveau. (…) Ces premiers résultats positifs sur le ralentissement de la progression de la maladie de Parkinson constituent donc une avancée significative dans la prise en charge future de cette maladie et un enjeu majeur de santé publique", ont déclaré les Professeurs Olivier Rascol et Wassilios Meissner, qui ont dirigé l’étude.