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Diabète de type 1

Pancréas artificiel : bilan positif pour les premiers patients à Lyon

Par Audrey Vaugrente

6 patients diabétiques testent un pancréas artificiel français aux Hospices civils de Lyon. Après un mois de test, ils reconnaissent les bénéfices du dispositif sur la qualité de vie.

Le pancréas artificiel Diabeloop, testé à Lyon

Finies les injections d’insuline et les bandelettes de glycémie ? C’est ce qu’espèrent de nombreux patients atteints de diabète de type 1. La technologie qui pourrait marquer la fin de ces pratiques est en cours d’essai clinique. Le pancréas artificiel, Diabeloop, développé à Lyon (Rhône), est testé en vie réelle pendant trois mois par les Hospices civils de Lyon.

6 patients affiliés à cet établissement ont été inclus dans le protocole. Au total, 45 personnes, dans 9 hôpitaux différents, vont participer à l’étude. Elles seront suivies à distance, via la télésurveillance, par les équipes d’endocrinologie participantes. Les résultats pourraient donner un coup d’accélérateur à l’obtention de la marque CE, prévue pour 2018.

Un capteur sous la peau

S’il est mis sur le marché, le pancréas artificiel devrait grandement faciliter la vie des personnes diabétiques. « Les patients auront une micropompe à insuline de 32 g fixée sur eux, un capteur et un smartphone, c’est tout », résume le Pr Charles Thivolet, chef du service d’endocrinologie du CH Lyon-Sud.

De fait, le dispositif fonctionne en autonomie totale. Placé sous la peau, un capteur de glucose mesure régulièrement la glycémie. Les informations sont communiquées à une application installée sur le smartphone du patient. En son cœur, un algorithme qui calcule quand délivrer une dose d’insuline, via la pompe à insuline implantée au patient.

Plus de sécurité

Automatiser le processus est un gage de simplicité pour les patients. « Je peux enfin faire des sorties seule avec mes trois enfants, confie Aurélie, 37 ans, à 20 Minutes. On revit ». Le dispositif permet aussi plus de sécurité. L’algorithme réduit le risque d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie, qui surviennent lorsque l’insuline n’est pas injectée au bon moment.

« En général, un diabétique doit manipuler 7 à 8 fois par jour sa pompe, et s’il se trompe dans les doses, il peut faire une hypoglycémie (tremblements, sueurs, malaises), explique le Pr Thivolet. Ici, c’est le système qui gère le tout comme un « vrai » pancréas. »

Résultat direct de ce gain de sécurité, les patients évoluent plus sereinement au quotidien. C’est le cas de Philippe, qui a pu retrouver des nuits complètes. « Avant, j’avais peur de faire une crise en pleine nuit et de ne pas me réveiller », détaille-t-il à 20 Minutes.

La société française qui produit ce dispositif devra encore travailler sur les quelques faiblesses identifiées au bout d’un mois d’essai. Une première synthèse est prévue à la fin de l’année. Les patients devront donc s’armer de patience. Mais le dossier avance à un bon rythme : les Etats-Unis ont déjà autorisé un premier modèle de pancréas artificiel.