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Dans le monde

Coups, viol ou meurtre : une femme sur trois victime de violence

Par Julian Prial

Dans certains pays, 70 % des femmes subissent des violences. A l'occasion de la journée internationale, Marisol Touraine a souhaité renforcer leur protection.

WITT/SIPA
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« A l’échelle mondiale, une femme sur trois est amenée à subir des coups, un viol ou un meurtre. Dans certains pays, jusqu’à 70 % des femmes subissent des violences. Comment peut-on, face à cette situation, imaginer que l’action de la France puisse se limiter à l’intérieur de ses frontières ? » C'est avec ces mots que Marisol Touraine a interpellé l'assistance ce vendredi, lors de la Première journée internationale sur l’innovation et la recherche en éducation à la Santé sexuelle et aux Droits humains.

Plus de tentatives de suicide 

Dans un discours prononcé devant la Chaire UNESCO Santé sexuelle et Droits humains, la ministre de la Santé a d'abord insisté sur les effets « en cascade de ces violences » et des « conséquences que l’on ne perçoit pas immédiatement sur la santé physique, psychique et reproductive des victimes ». 

Pour étayer son propos, elle a rappelé les résultats des études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Institut national d’études démographiques (Ined) qui montrent « très clairement » que les violences conjugales multiplient le risque de fausse couche. De plus, elle a précisé que les femmes victimes de violences en France ont « 26 fois plus de risque de faire une tentative de suicide ». Elles sont aussi plus exposées au sida, a montré une étude mondiale publiée dans PLOS One.

Au cours de son intervention, la locataire de l'avenue Duquesne a aussi évoqué les victimes collatérales de ces violences, les enfants . « Lorsqu’ils ne sont pas victimes directes de violences, ils ont souvent le malheur d’y assister. Les traumatismes qu’ils subissent alors démultiplient leurs problèmes de santé : retards de croissance, douleurs, troubles du sommeil, de l’alimentation, de la concentration », a-t-elle énuméré.

La prévention, pilier du plan ministériel 

Tout en rappelant les grandes lignes du 4e plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes, Marisol Touraine a évoqué la protection de ces femmes « en garantissant aux victimes une prise en charge globale et continue, pour sortir de l’emprise et reprendre leur vie en main ».
Enfin, elle a terminé avec la sanction, indispensable, selon elle. C'est pourquoi elle a encouragé « le dépôt de plainte » et souhaite améliorer la réponse pénale. Selon les estimations, en France, moins d’une femme battue sur cinq ose porter plainte contre son conjoint.

 

Les professionnels de santé au centre du dispositif 

Pour terminer son discours, Marisol Touraine a également insisté sur la mobilisation nécessaire des professionnels de santé, qui sont souvent les premiers interlocuteurs lors de ces drames. « J’ai tenu à ce que les violences sexuelles soient inscrites au programme des études de médecine. Des kits de formation visant à aider les professionnels dans la prise en charge et l’orientation des femmes victimes de violences ont été élaborés.

Il y a quelques mois, Gilles Lazimi, médecin généraliste et directeur du Centre Municipal de santé de Romainville (93), évoquait justement dans les colonnes de Pourquoidocteur l'urgence qu'il y a à former au plus tôt les médecins français à cette problématique.

Les Françaises subissent moins de violences conjugales
D'après des chiffres des ministères de l'Intérieur et du Droit des femmes, les violences conjugales sont en baisse en France. 146 personnes, 121 femmes et 25 hommes, sont morts sous les violences de leur conjoint ou ex-conjoint en 2013. Elles avaient fait 174 victimes en 2012 (148 femmes et 26 hommes.) Ces violences concernent près de 20 % des homicides de toute nature répertoriés au cours de l’année dernière, selon cette étude